Comme chaque année, les commerçants ne répondent pas à l'appel du Centre national des registres du commerce (CNRC) et font fi de la loi en vigueur. Trois semaines après la date butoir du 1er août fixé aux commerçants pour déposer leurs comptes sociaux pour l'exercice 2009, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, annonce que 50% n'ont pas déposé leurs comptes. La moitié des commerçants déclarés sont donc en contradiction avec la loi sans compter ceux activant dans le circuit informel qui continuent à foisonner notamment en ce mois sacré, considéré par certains comme le mois des affaires et du business tous azimuts. Certes, le taux des entreprises commerciales qui déposent leurs comptes sociaux dans les délais fixés est en hausse par rapport aux années précédentes puisqu'il est passé de 15% en 2007 à 47% en 2009 pour atteindre 50% cette année, mais la résistance des commerçants «douteux» continue. Que faudrait-il encore pour pousser les récalcitrants à appliquer la loi et être transparents. Une transparence qui tarde à s'installer dans la gestion de nos entreprises privées ? La réticence des PME face aux différents programmes de mise à niveau lancés par le gouvernement témoigne de cette peur ou de cette volonté de taire tout ce qui a trait aux finances de l'entreprise. Car, faut-il le rappeler, la transparence est l'une des conditions fixées pour l'adhésion aux programmes de mise à niveau. D'où la nécessité de renforcer le contrôle et la sensibilisation mais aussi de sévir par le biais de la loi pour éviter l'évasion fiscale. La radiation, annoncée comme solution face à cette rébellion, ne règlera pas à elle seule le problème de la fuite des commerçants de tout ce qui est légal puisque les chances de se replacer sur le marché leur sont offertes dans l'informel. Les deux batailles sont à mener conjointement pour arriver à élaborer le fichier national des fraudeurs et à assainir le commerce. S. I.