Photo : Riad De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Malgré les multiples interventions sur le terrain, les services de contrôle n'arrivent manifestement pas à imposer le respect des normes d'hygiène, l'affichage des prix ou encore l'interdiction de vente de certains produits sensibles en violation de toutes les conditions de conservation. A la Bastille, l'un des marchés les plus courus de la ville, le pain est proposé par des petits vendeurs sur le trottoir malgré l'interdiction de la vente de cet aliment en dehors des boulangeries et beaucoup de marchands de fruits et légumes ne daignent pas afficher les prix : «Ils n'en font qu'à leur tête, estime un consommateur. Et je ne pense pas que les services de contrôle puissent faire quoi que ce soit de peur de provoquer la grogne. Surtout celle des petits vendeurs informels pour lesquels le Ramadhan est la seule période pendant laquelle ils arrivent à ramasser un peu d'argent !» Et ce constat ne s'arrête pas au seul secteur du commerce puisque, depuis le début du mois de Ramadhan, on a constaté l'apparition de centaines de gardiens de voitures à travers les artères de la ville : «C'est la période de la rahma, alors, on préfère laisser faire», conclut le quadragénaire fataliste devant l'un de ces vigiles, gilet de sécurité sur les épaules, sifflet autour du cou et trique à la main. Ce n'est pourtant pas faute d'effectuer des opérations de contrôle : pendant la première semaine de Ramadhan, près de 1 400 commerces, dont plus de 250 boucheries, ont été inspectés par les services de contrôle et trois tonnes de viandes rouge et blanche impropres à la consommation ont été saisies à différents endroits de la wilaya d'Oran. Il n'est pas inutile de rappeler également que, trois jours après le début du mois sacré, les services de contrôle de la qualité et ceux du commerce de la wilaya d'Oran ont effectué au port la saisie de deux conteneurs contenant 1,3 tonne de poisson avarié. Importée d'Espagne, la marchandise qui ne comportait aucune indication sur la date de péremption ou de congélation était destinée aux marchés de la région ouest du pays. A la veille du Ramadhan, les autorités locales avaient annoncé le renforcement de la surveillance autour des commerces afin de lutter contre la vente des produits impropres à la consommation et veiller au respect des mesures d'hygiène et de propreté par la mobilisation d'une trentaine de brigades devant activer de jour comme de nuit. Mais force est de constater que la situation n'a pas évolué et que les comportements sont restés strictement les mêmes dans les marchés oranais. Au grand dam du petit consommateur, obligé de plier l'échine devant le diktat des commerçants de tous bords.