En cette fin d'août caniculaire, les parents d'élèves se préparent à affronter la rentrée scolaire. Une rentrée scolaire qui s'annonce rude pour les familles et le département de Benbouzid. Si, pour les parents, les difficultés sont d'ordre financier puisque la rentrée des classes interviendra après un mois de fortes dépenses, pour le ministère de l'Education, les problèmes sont situés à des niveaux multiples. Mais comme c'est le cas chaque année, le débat reste focalisé sur certains aspects de moindre importance. Cette fois-ci, encore, le lancinant débat sur la couleur du tablier enclenché il y a deux ans revient sur le devant de la scène noyant les autres dossiers beaucoup plus importants. A vrai dire, ce vrai-faux débat ne devrait même pas avoir lieu vu les défaillances que connaît le secteur dans d'autres segments par rapport à cette question qui avait réellement perturbé la rentrée scolaire 2009-2010, mettant les parents dans une situation difficile. La quête aux tabliers bleus, roses et blancs engendrée par les instructions de Benbouzid avait eu un impact des plus négatifs sur la rentrée des classes. Des élèves avaient même été renvoyés des classes pour non-conformité de la couleur aux exigences du ministère. Et, pourtant, l'essentiel était et reste ailleurs, principalement dans la qualité de l'enseignement et les moyens à assurer à cet effet, à commencer par l'encadrement. Un encadrement qui fait défaut dans de nombreuses disciplines. Le manque flagrant d'enseignants de langues dans le Sud et à l'intérieur du pays et la déperdition des sciences exactes sont parmi les défaillances signalées chaque année. Les résultats du bac 2010 ont montré ces lacunes. Certes, le secteur a enregistré un taux record de réussite mais, en parallèle, les faibles notes obtenues par les bacheliers dans les langues, notamment étrangères, ont encore dévoilé ces déficiences. Au lieu de régler ces problèmes, on oriente le débat vers la couleur du tablier. Et comme par hasard, cette année, pas de pénurie de tabliers roses et bleus. Le marché en est inondé et à des prix répondant à toutes les bourses. Contrairement à l'année dernière, les parents n'auront pas de difficultés à trouver ces fameux tabliers.Cette année, les assurances de Benbouzid n'ont pas lieu d'être. Car, faut-il le noter, dans le souci d'éviter la crise de l'année dernière, il a pris le soin de rassurer les parents en annonçant que les élèves ne portant pas de tablier de la couleur exigée ne seront pas renvoyés. Il offre même l'option aux parents d'élèves de choisir le ton des couleurs. A quoi serviront ces garanties maintenant que le problème de la disponibilité ne se pose plus ? A rien, sinon à rappeler que le débat est ailleurs. S. I.