Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Naftal s'occupera de la construction de toutes les stations-service prévues tout le long des tronçons de l'autoroute Est-Ouest, soit les 48, selon certains journalistes de la presse nationale. Les mêmes sources affirment en effet que le gouvernement a décidé enfin de concéder à l'entreprise nationale l'ensemble des stations-service, ainsi que les aires de repos devant être réalisées autour de cette infrastructure. Au départ, les pouvoirs publics avaient décidé d'ouvrir ce créneau aux entreprises étrangères et le nom de Total a été évoqué à maintes reprises. D'ailleurs, cette entreprise française s'est même engagée à ouvrir des stations-service en Algérie. En outre, rappelons que le gouvernement a décidé d'ouvrir «sans discrimination» le marché de la distribution des produits pétroliers aux opérateurs nouveaux, selon un décret adopté en 2008. Pour Naftal, le gouvernement avait décidé de lui concéder 14 aires de services en juillet 2009, lors d'un conseil interministériel et le cahier des charges a été signé. Ainsi, après les retards enregistrés dans la réalisation de ces stations et aires de repos, Naftal devra rattraper le temps perdu et accélérer la cadence des travaux. Il faut rappeler que ce dossier a été soulevé à maintes reprises. Le ministre des Travaux publics a, pour rappel, exhorté la société nationale à accélérer la cadence pour livrer rapidement la totalité des stations. Il avait affirmé qu'une réunion de coordination consacrée à «l'évaluation de l'état d'avancement des travaux au niveau des stations-service» s'est tenue à cet effet entre le ministère des Travaux publics et celui de l'Energie. Et juste après cette sortie, le P-DG de Naftal, M. Saïd Akretche, a réfuté les accusations en renvoyant la balle à l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA) qui, a-t-il affirmé, n'a pas terrassé et viabilisé les assiettes foncières, objet de concessions au profit de Naftal. Le premier responsable de cette entreprise nationale avait alors précisé qu'«aucun de ces terrains n'est prêt à recevoir les stations». Selon lui, certains terrains sont traversés par des lignes électriques de haute tension, d'autres n'ont pas encore fait l'objet d'expropriations, sans compter ceux où il n'y a ni électricité ni eau et qui sont carrément accidentés. M. Akretche a expliqué aussi dans certains titres de la presse que «la réalisation d'une station multiservice exige une moyenne de six mois». Ce qui fait qu'il faudrait attendre six mois pour mettre en service ces stations même si les terrains sont déjà viabilisés. Il faut noter, par ailleurs que, sans ces stations et aires de repos, cette infrastructure routière gigantesque est infréquentable. D'ailleurs, face à cette situation, les députés ont soulevé ce problème auprès du ministre des Travaux publics, puisque les usagers de cette autoroute sont souvent victimes du manque inquiétant d'infrastructures d'accompagnement. Le ministre en charge du secteur avait alors annoncé la réalisation prochaine de plusieurs stations-service provisoires. Il a précisé devant les représentants du peuple que 16 stations-service provisoires seront réalisées en collaboration avec Naftal. Il faut reconnaître en fait, et de l'avis des automobilistes ayant emprunté des tronçons de cette autoroute, qu'on est souvent obligés de sortir des voies rapides pour prendre les routes nationales afin de s'approvisionner en carburant. Le ministre avait précisé aussi que «le cahier des charges relatif à cette opération est prêt et attend son adoption au niveau de la commission nationale des marchés». Des réunions avec les services de sécurité (Gendarmerie et Sûreté nationale) et la Protection civile ont été tenues avec également la Sonelgaz et les wilayas concernées pour la réalisation d'infrastructures durables. Le ministre a estimé à 43 stations-service, 76 relais routiers et 22 centres d'entretien et d'exploitation les infrastructures et autres commodités envisagées pour cette autoroute. La réalisation de ces structures, qui constitueront en fait le futur mobilier de l'autoroute Est-Ouest, devra notamment permettre aux automobilistes et voyageurs d'avoir en toute sécurité un minimum de confort en empruntant cette autoroute. Dans ce sillage, il est utile de rappeler enfin que le président Bouteflika avait ordonné, l'année dernière, au ministre de mettre en place toutes les commodités nécessaires et autres mesures d'accompagnement requises afin d'assurer des prestations de qualité conformes à cet ouvrage. Le président de la République avait alors demandé que la tarification de l'exploitation de cet ouvrage prenne en considération le pouvoir d'achat des usagers. Il avait surtout insisté sur le fait de confier la gestion de l'autoroute, pour une période de moyen terme au moins, à «un partenaire qualifié, tout comme la tarification de l'exploitation de cet ouvrage devra tenir compte à la fois du pouvoir d'achat des usagers, mais aussi de la nécessité de l'amortir et de le maintenir».