Synthèse de Wafia Sifouane C'est dans le cadre de la 5ème édition du Festival national de la chanson chaabi que l'Institut national supérieur de la musique abrite, depuis samedi dernier, des ateliers sur le système abécédaire du melhoun et la pratique du chant chaabi. «Ce système permet de coder la musique chaabi, et donc de ne pas permettre aux non-initiés de la déformer. C'est un moyen de la sauvegarder», déclare le chercheur en patrimoine, Mohamed Hamaidia, qui a fait l'historique de ce système appelé «ibdjadi», et créé au 1er siècle de l'Hégire dans la péninsule arabique. «Ce système fut également adopté au Maghreb non seulement par les poètes, mais aussi par les spécialistes en (fiqh) et surtout les mathématiciens», ajouta-t-il. Pour sa part, Derouache Abdesslam, professeur de musique chaabi et de solfège au Conservatoire central d'Alger, a abordé la problématique de l'exécution de la chanson chaabi, soulignant que la mémorisation du texte est «indispensable», surtout si le texte est long et difficile. «Un interprète débutant doit commencer par mémoriser une courte qacida, puis une moyenne, avant d'apprendre une longue qacida», a relevé l'intervenant, conseillant aussi aux jeunes chanteurs de chaabi d'éviter l'imitation d'autres artistes dans l'interprétation d'un texte. «L'imitation, en début de carrière, est un passage obligé, mais l'artiste doit aussi assimiler le maximum de connaissances pour avoir sa propre façon d'interpréter une qacida», a expliqué l'enseignant de musique, insistant sur la nécessité, pour l'interprète de chaabi, de connaître le contenu de la qacida, son rythme, sa tonalité et son genre. «L'artiste doit respecter la façon de moduler le texte», a encore indiqué l'orateur, rappelant, par ailleurs, l'importance de l'utilisation du langage académique dans la chanson chaabi pour, a-t-il dit, «permettre de diffuser cette musique séculaire à travers le monde, donc la rendre universelle».Durant tout le Festival culturel national de la chanson chaabi, placé sous le signe de «La connaissance et le savoir», des ateliers animés par des universitaires et des spécialistes sont organisés au profit des 32 finalistes et des musiciens des orchestres qui les accompagnent.Rappelons que le Festival national de la musique chaabi est abrité par le théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi et ce, du 25 au 31 août 2010. Des concerts seront également donnés à l'espace Fadhéla-Dziria de l'INSM avec, à l'affiche, de grands noms de la scène chaabi algérienne.