Pour atteindre les 2,5 millions de touristes annuellement, il reste beaucoup à faire. Il ne s'agit là ni de pessimisme ni de défaitisme. C'est le constat établi par le premier responsable du secteur, M. Cherif Rahmani, qui ne vise d'ailleurs à atteindre cet objectif qu'en 2025. Depuis sa nomination à la tête du département du tourisme, il a annoncé une série de mesures à même de promouvoir la destination Algérie. Des assises régionales, nationales et internationales ont été organisées ; des accords de qualité et de performance touristiques ont été signés avec les compagnies aériennes, les agences de voyages, les hôtels et autres infrastructures touristiques, ainsi que des conventions de coopération avec les services des Douanes, de sécurité et l'Union des chauffeurs de taxi ; le plan national de formation en hôtellerie a été lancé. Mais toutes ces mesures ne semblent pas avoir porté leurs fruits, il y a une ombre au tableau dans un pays disposant de potentialités touristiques avérées. De l'avis des opérateurs, l'Algérie n'est toujours pas considérée comme un produit touristique à proposer. Certains représentants d'agences à Alger ont même déclaré : «Nous n'avons pas pour vocation de développer le tourisme local. Nous sommes des prestataires de services. Ce genre de destination coûte vraiment très cher. Les infrastructures d'accueil sont insuffisantes, inadaptées et onéreuses. Nos moyens de transport sont inappropriés, leurs propriétaires ne respectent pas leurs engagements et les prestations de services laissent à désirer. C'est toute une culture.» Il est vrai que le tourisme, c'est toute une culture. Comme ces propos sont de ceux-là mêmes qui sont censés présenter la meilleure image de l'Algérie, il est évident que le changement n'est pas pour demain. Les agences de voyages, qui sont le pilier du secteur du tourisme en Algérie, excepté l'organisation des séjours de omra, sont devenues des agences de commercialisation de billets de transport et de facilitation pour l'obtention de visas ! L'Etat a donc beaucoup à faire. En plus de la refonte intégrale du secteur, il doit lutter contre les mentalités. Le défi n'est pas simple. L'Algérie est aujourd'hui la dernière destination touristique dans le Maghreb malgré le fait qu'elle soit la première région à grand potentiel touristique. Alors, en attendant qu'elle redevienne le nouvel eldorado, le vacancier algérien a trouvé d'autres combines pour ses vacances. H. Y.