Les trois fameux bassins de Sidi Mcid n'ont pas accueilli foule cet été. Le contraire aurait été étonnant parce qu'il viendrait mettre un terme à une habitude qui consiste pour les services de la commune d'annoncer à cor et à cri que «toutes les dispositions ont été prises pour que les Constantinois profitent d'un joyau qui fait la fierté de la ville». Et comme à chaque fois, il y a des impondérables, lesquels en fait n'en sont plus puisqu'ils sont connus par anticipation d'autant plus que le plus important est l'absence d'eau. Or, comment parler de piscine quand il relève de la gageure d'alimenter les bassins, voire le plus petit bassin avec un débit faible de 6 litres secondes, passé cet été à…2 litres. Un bassin dont il faudrait évacuer l'eau dans des délais très brefs en raison de sa rapide pollution et du coût qu'exigerait sa régénération par adjonction de chlore…350 dinars le kilo ce qui, selon les propos du gérant des lieux, est loin d'aider à amortir les charges. La piscine de Sidi Mcid est connue pour ses trois bassins réalisés comme pour accueillir des catégories précises parmi la population qui s'y rend. Le petit bassin ou la petite ou encore «Deuxième», le bassin moyen, primo ou encore «brimou» et enfin le bassin olympique qui sert à l'occasion aux compétitions et qui a, aussi, permis l'éclosion de grands nageurs de la ville dont un champion du monde (Nakache), un médaillé de bronze aux jeux méditerranéens d'Izmir (Oumamar), deux ou trois grandes formation de water-polo. Pour le premier bassin et sensiblement le deuxième l'eau était naturellement tiède et était renouvelée, dans le cadre de l'hygiène, par un système de vases communicants. L'olympique était surtout réservé aux adultes et disposait de toutes les commodités en mesure d'en faire un lieu très chic à l'image de son restaurant incrusté dans le rocher et cerné par de gros arbres, une agréable terrasse surplombant le bassin et qui à l'occasion accueillait des concerts de musique, des bals… Cela fera presqu'une vingtaine d'années que la piscine de Sidi Mcid a perdu de son aura pour une raison essentielle au départ, à savoir le tarissement de sa source d'alimentation suite à des travaux d'aménagement de la voie ferrée ensuite avec l'installation du climat de terreur des hordes islamistes. Les services communaux traditionnellement chargés de sa gestion vont s'en délester arguant les raisons sus-évoquées et leur incapacité à une gestion dans de bonnes conditions d'autant plus que les fonctionnaires de l'Etat constituait une cible de prédilection des terroristes. Mais ce faisant et par déformation les pouvoirs publics allaient également ouvrir une large voie aux prédateurs et flibustiers, lesquels profitant de la confusion ambiante feront des lieux l'antre de la luxure et du stupre. Transformée par la suite en siège de la garde communale, le Palmarium (restaurant et salle des fêtes) sera endommagé par un incendie et le dénudement de ses matériaux par vandalisme. Attribué dans le cadre d'une adjudication à un privé depuis deux ans, il sera encore une fois détourné de sa vocation en raison d'un cahier des charges rédigé au petit bonheur la chance pour ne pas dire à l'avenant avec tout possible investisseur. Au centre d'un contentieux dont les tenants et aboutissants sont ahurissant, il devrait être affecté au Mouloudia de Constantine selon la déclaration officielle faite en conférence de presse par le P.DG du club alors que son actuel gérant que nous avons rencontré à la fin de la première quinzaine du mois d'août affirme le contraire. Ce qui nous sera d'ailleurs confirmé par la secrétaire du directeur du patrimoine absent. Vraisemblablement, la transaction (concession au MOC) serait le fait unilatéral du P/APC et sans que la direction du patrimoine en soit informée. Nous reviendrons sur ce dossier qui sent énormément le soufre.