L'été à Constantine constitue un véritable casse-tête pour ses habitants qui crient leur désarroi à l'approche de chaque saison estivale. Pas le moindre parc, point de piscine à la dimension d'une wilaya. Du coup, le seul programme proposé à la population reste la dégustation des glaces à la place La Brèche pour prendre l'air et les brochettes au Khroub. La ville ne leur offre presque rien en été, en «aquatique». Le taux d'associations et de clubs de natation dans cette ville renseigne à coup sûr sur le nombre de bassins opérationnels, notamment sur leur état de dégradation. En effet, 2% est la proportion qu'occupe cette discipline dans cette wilaya, comparativement aux autres sports. Côté infrastructures touristiques, aucun effort n'a été fourni dans ce sens malgré les quelques projets inscrits depuis quelques années déjà sans que le citoyen ne puisse en percevoir les résultats. Quant aux initiatives privées, elles demeurent bien insuffisantes pour satisfaire la demande des différentes bourses. Aucun projet en ce sens n'a vu le jour. Pourtant, sur papier, ils ne manquent pas. Un état de fait qui a rendu les Constantinois jaloux des efforts entrepris et les projets relatifs aux loisirs réalisés dans d'autres wilayas voisines comme Sétif et Batna qui disposent de parcs d'attractions attractifs et opérants, très fréquentés d'ailleurs par les Constantinois. Il n'en est rien dans la capitale de l'est qui ne s'en sort pas en évoquant à chaque fois l'alibi des priorités. Le parc de Djebel Ouahch aux abonnés absents L'unique distraction pour des centaines de familles, où l'on pouvait prendre l'air dans un endroit sain de toute pollution, est hélas fermé depuis quelques années. Le parc de Djebel Ouahch est un espace qui s'étend sur une superficie de 19 hectares plongé dans la célèbre forêt du même nom au nord-est de Constantine. Sa création dans les années 1980 devait constituer la fierté de la ville lui offrant un espace naturel de détente et de loisirs. Depuis quelques années déjà, les infrastructures du parc d'attractions ont fini par être démantelées, laissant place à des «vestiges» en béton qui défigurent le site. Heureusement, le site qui conserve encore des sujets témoins d'une antique forêt de chêne liège, abrite aussi de nombreuses curiosités forestières, notamment un grand nombre de cèdres de l'Atlas. Sur les quatre lacs de l'arboretum, deux sont entièrement à sec. La réhabilitation de ce parc ne semble pas être encore à l'ordre du jour de l'exécutif de la wilaya, prétextant la mauvaise expérience des années précédentes qui a fait du site un endroit pour les malfrats et les délinquants. Mais est-ce une raison pour laisser un tel site se détériorer ? Actuellement, le parc est quasiment abandonné. Il n'existe même pas un service de sécurité. Arrêt total des jeux et des manèges, ce qui a fatalement provoqué la défection du public. Pas de jeux, seules quelques familles ou couples viennent pour une promenade à l'intérieur du parc. Les piscines à sec «Nos piscines sont dans un état lamentable et déplorable. Cela concerne les bassins de loisirs et non de compétition», lit-on dans le rapport du comité chargé de la réhabilitation de ces espaces. Les quelques projets inscrits dans le programme de la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya, concernant un bassin pour chaque commune, n'ont jamais abouti ! Sur les 12 «piscines» réalisées, seule une a ouvert ses portes aux jeunes du quartier Boussouf. Les autres connaissent d'énormes problèmes liés notamment à la gestion. Aussi, la réouverture du complexe Palmarium de Sidi M'cid, ou encore la «mer des pauvres», sera sans doute la bouffée d'oxygène tant attendue par les Constantinois. Actuellement, seuls les petits bassins sont exploités durant l'été, le bassin olympique devant nécessiter des travaux beaucoup plus importants au même titre que l'hôtel et le restaurant. Il est cependant nécessaire de comprendre que le problème de la piscine de Sidi M'cid demeure l'alimentation en eau potable et ce malgré les démarches engagées auprès des services de la direction de l'hydraulique et ceux de la Seaco pour assurer l'alimentation des bassins en eau. Par ailleurs, selon le constat émanant du comité de l'APW chargé de ce volet, la solution idoine pour réactiver ce site est de l'attribuer à la direction de la jeunesse et des sports pour lui donner un coup de starter. La plage Jeanne d'Arc toujours attractive Les Constantinois ont pris l'habitude de se rendre vers les plages limitrophes, celles de Skikda en l'occurrence. La mer est ainsi la destination privilégiée, notamment durant les week-ends, voire les vacances en mer. Située à quelque 80 km de Constantine, la plage Ben M'hidi (ex-Jeanne d'Arc) à Skikda constitue depuis longtemps la destination préférée des familles constantinoises, en raison de sa proximité. Cette destination reste prisée, notamment lorsqu'il s'agit d'un aller-retour dans la même journée. Cependant, il est difficile d'aller se baigner sans être stressé «à perdre son bronzage» au retour, en fin d'après-midi. La circulation sur cette route nationale reliant Constantine à Skikda connaît un trafic des plus intenses. On peut passer plus de trois heures sur le chemin du retour, ce qui peut dissuader plus d'un pour tenter l'aventure d'une journée. La location de maisons, une transaction à courte durée La location de maisonnettes ou autres bungalows de particulier à estivant était ancrée depuis longtemps dans les us des familles, à bourse moyenne notamment. Un commerce en plein essor dont certaines agences immobilières en font leur spécialité. Les transactions d'été rapportent une marge bénéficiaire qui varie entre 5 et 10%. En somme, la saison estivale constitue un second «souffle», voire une seconde caisse pour quelques agences immobilières. Par ailleurs, les offres commencent à être affichées un peu partout dans la ville avec la location d'une villa moyennant les 120 000 dinars le mois négociable. La location se fait en général pour un mois sinon quinze jours. Hormis ces bungalows vides durant l'année, les offres concernent également des appartements dont les propriétaires désertent pour les mettre en location durant les trois mois de l'été alors qu'ils (les propriétaires) passent leurs vacances ailleurs ou habitent momentanément chez la famille. Les temps sont durs et tous les moyens sont bons pour gagner de l'argent. Un nouveau marché gagnant inspiré de nos voisins les Tunisiens qui commence à prendre de l'ampleur. Néanmoins, la question en suspens demeure liée à la nature du contrat de location attribué par les prestataires aux estivants. Enfin avec l'arrivée massive des émigrés qui ne négocient pas les prix, les bourses moyennes préfèrent s'adresser directement aux locataires plusieurs semaines avant les mois de juillet et d'août pour décrocher une petite maison «abordable» à Collo, Skikda ou Jijel.