Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Un comité central qui passe de 40 à 71 membres (il se réunira tous les 4 mois), un bureau politique composé de 23 membres (qui se rencontreront mensuellement), un secrétariat à l'organisation qui comprendra entre 9 et 11 membres (qui se réunira de manière hebdomadaire), une commission de contrôle du parti de 6 membres (chargée notamment des cas disciplinaires et autres déviations) et enfin un plénum qui sera composé des secrétaires de wilaya, des responsables de sections. Ce sont là les décisions prises par le sixième congrès du Parti des travailleurs dont les travaux se sont achevés tard dans la soirée de dimanche. Louisa Hanoune, comme annoncé, a été reconduite au poste de secrétaire générale pour un mandat de trois ans. Elle a d'ailleurs animé hier en milieu de matinée un point de presse pour faire part des principales mesures prises par les assises de son parti et établir, à l'intention de la presse nationale, une sorte de premier bilan du congrès, lequel a démontré, selon la conférencière, de par les débats, l'évolution du parti. Un congrès qui s'est caractérisé par la prise d'une décision majeure, à savoir le retour aux fondamentaux du parti dont le socialisme scientifique. Pour la première dame du PT, ce congrès aura été une révélation en ce sens que la direction a eu à constater l'émergence de capacités «extraordinaires chez les militants, notamment les jeunes et ce, en termes d'analyse de la situation aussi bien nationale qu'internationale. Il a également été une révélation du fait que des potentialités se sont exprimées, dira encore l'oratrice sur tous les sujets, y compris la question ô combien sensible et qui n'a pas constitué un tabou pour les congressistes : la séparation du religieux et du politique, prônée à l'unanimité.» Expliquant en même temps l'usage qui a été fait de la religion et qui a eu pour conséquence quinze années de drame pour l'Algérie. Mieux, ceux qui veulent continuer à faire l'amalgame, «c'est beaucoup plus pour opprimer les femmes et font pression pour tenter de créer un clergé. Or, l'Algérie est un Etat civil et non religieux.» Revenant à la nouvelle composante de la direction nationale, elle s'enorgueillira qu'elle est composée d'une écrasante majorité de jeunes, mais aussi de syndicalistes issus aussi bien de l'UGTA (y compris de membres de la commission exécutive nationale) que des syndicats autonomes comme le CNAPEST, le SATEF ou encore du CNES (enseignement supérieur). Elle a également abordé la question de l'agriculture et débattu de la nécessité pour les petits fellahs de s'organiser. «L'idée a été abordée avec l'UGTA pour la création d'une fédération des travailleurs de la terre», informe Louisa Hanoune qui, dans la foulée, exprimera la volonté de son parti de voir les services de police créer leur propre syndicat. «J'en avais personnellement discuté avec le défunt Ali Tounsi. La dernière fois, c'était en novembre 2009 et il m'avait précisé que l'idée avait effectivement fait son chemin et une commission a même été installée au niveau de la DGSN avec la collaboration de la Centrale syndicale.» Faisant de nouveau la comparaison entre le précédent congrès et celui qui s'est achevé hier, et pour mieux expliquer l'évolution de son parti, elle dira : «Nous sommes passés d'un parti défensif, du fait qu'il s'agissait de défendre la nation, à un parti offensif.» La conférencière s'est également prononcée sur le terrorisme au Sahel et le paiement de rançons pour la libération des otages. «Il y a un véritable acharnement sur notre pays pour mieux l'isoler», indiquera-t-elle non sans s'interroger sur la non-application des décisions prises lors de la réunion qui a regroupé les pays concernés. Elle pointera du doigt ceux qui alimentent le terrorisme à travers le paiement des rançons qui par là même ne cachent pas, sous prétexte justement de lutte antiterroriste, leur velléité de s'installer dans la région pour piller les ressources naturelles. «Il n'y a pas de hasard en politique, précisera-t-elle, indiquant que la naissance de l'AQMI a été annoncée par le site Internet de l'armée américaine.» Et d'ajouter : «Sur cette question, nous avons la même position que l'Etat algérien.»