Photo : Zoheïr Par Rabah Iguer L'important programme de développement alloué à Jijel, au secteur des infrastructures de base, au titre du plan quinquennal 2010-2014, devrait donner un élan décisif au développement socioéconomique de toute la région, dont le souci premier est de sortir définitivement de l'isolement. C'est ce qui a été rapporté hier par le correspondant local de l'Agence de presse algérienne (APS). Longtemps «prisonnière» de la faiblesse du maillage de son réseau routier ou de son état physique, explique la même source, cette région septentrionale, au relief montagneux, entend dépasser toutes les difficultés pour se mettre au diapason du développement socioéconomique et culturel au profit de ses populations, dont une importante tranche est éparpillée dans des zones rurales et montagneuses, souvent difficiles d'accès en raison des reliefs et de la topographie des lieux. Le nouveau programme dont a bénéficié le secteur des travaux publics dans cette région, pour une enveloppe financière globale de plus de 8 milliards de dinars, s'articulera autour de plusieurs opérations, a-t-on appris des services de la wilaya. Sécurisation de nombreux ouvrages de travaux publics, réhabilitation de plusieurs kilomètres linéaires de routes avec création de nouvelles voies de communications, revêtement, entretien, étude et construction de trois nouvelles maisons cantonnières ainsi que le renforcement de la piste principale de l'aérodrome Ferhat-Abbas, récemment élevé au rang d'aéroport international depuis la mise en service d'une liaison hebdomadaire entre Jijel et des villes françaises, constituent les principaux points de ce programme salutaire. Dans le programme en cours, la wilaya de Jijel a pris, ces dernières années, «le taureau par les cornes» avec le lancement d'un ambitieux programme de réhabilitation, de modernisation et de mise à niveau de son réseau routier intra et extra-wilaya, à l'image de la RN43 dont la chaussée a été élargie et dédoublée pour répondre au trafic de plus en plus croissant, généré par le développement de certaines activités économiques, comme c'est le cas actuellement du port de Djendjen. A cela, il faut ajouter la construction d'un tunnel monobloc et d'un nouveau viaduc à Ziama Mansouriah (ouest), ouvrages qui ont notamment permis de supprimer des «points noirs» naguère redoutés par les usagers de ce tronçon routier, situé à flanc de montagne. Principal moyen de communication soutenu par des voies ferrées reliées au réseau ferroviaire national, d'un port et d'un aéroport à vocation internationale, le réseau routier de cette wilaya totalise 1 750 km de routes réparties en routes nationales (RN 43, 27 et 77) sur 204 km, chemins de wilaya (CW 39, 132, 135, 137, 147, 150 et 170), ainsi que des chemins communaux d'un linéaire de 1 186 km. Les deux axes routiers entre Jijel et Constantine, d'une part, et Jijel et Béjaïa, d'autre part, constituent l'épine dorsale de tous les flux de la région et un support économique de son aménagement, notent les responsables des travaux publics. A Jijel, tous les espoirs sont fondés sur la future pénétrante autoroutière 77, entre le port de Djendjen et l'autoroute Est-Ouest sur plus de 100 km. «Cet axe aura à jouer un rôle important dans l'intégration économique et spatiale de la wilaya et permettra de relier directement les installations de ce port à l'autoroute, au niveau de la wilaya de Sétif (RN 5)», précisent les responsables en charge du secteur des travaux publics. La «cerise sur le gâteau» est indubitablement la double voie ferrée expresse, projetée en parallèle à cette bretelle autoroutière qui mettra fin à un enclavement séculaire vécu par l'antique Igilgili. Avec cette voie ferrée, Jijel ne sera qu'à un jet de pierre de la capitale des Hauts-Plateaux, soit une demi-heure de rail, soulignent les responsables de la wilaya. «A présent, la wilaya respire mieux en matière de routes», pour reprendre le constat d'un estivant en séjour dans la corniche jijelienne, lors de cette saison estivale. Ce citoyen a notamment remarqué la facilité de circuler et la fluidité du trafic sur cet axe, depuis Ziama Mansouriah jusqu'au chef-lieu de wilaya. Les efforts des pouvoirs publics sont concentrés à l'heure actuelle sur la seconde tranche de ce projet, lancé il y a presque un an, entre El Achouet et El Milia où, une fois achevée, cette réalisation donnera un aspect autrement plus agréable à cet axe, l'un des plus fréquentés de la wilaya de Jijel.