De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Dans l'économie moderne, le transport et les communications occupent une place primordiale. Le transfert des marchandises, le déplacement des personnes et l'accès rapide à l'information constituent aujourd'hui des préalables à toute œuvre de développement. L'émancipation d'une ville, ou d'une contrée donnée, repose essentiellement sur son degré d'ouverture sur le monde. L'infrastructure de base est, à ce titre, d'une importance capitale dans la dynamisation de tous les secteurs d'activité. Dans ce sens, la pénétrante, qui reliera prochainement la ville de Béjaïa à l'autoroute Est-ouest, est justement perçue comme une initiative structurante qui permettrait à l'ensemble de la région d'améliorer ses performances socioéconomiques. Le projet, inscrit dans le plan quinquennal 2010/2014 est sans doute le plus important pour la wilaya dans les cinq prochaines années. Les opérateurs économiques et l'ensemble des citoyens de manière générale attendent avec beaucoup d'espoir la concrétisation de cet ouvrage qui va certainement élargir leurs horizons. Le port de Béjaïa, classé second, à l'échelle nationale, en matière de trafic et de rentabilité économique, mise sur ce projet pour désengorger ses quais. «L'état actuel des infrastructures routières ne répond pas au volume croissant de notre trafic portuaire, d'où l'urgence de réaliser la pénétrante. Mais, en attendant, il faut améliorer les réseaux existants pour réduire les coûts de transport», martèle le P-DG de l'EPB, Rabah Moussaoui, en soulignant invariablement que la réception de cette autoroute «donnera une autre dimension au port de Béjaïa ainsi qu'à toute la région». L'important tissu de PME domiciliées dans la région table également sur cette pénétrante pour améliorer la qualité de ses prestations. L'ouverture de l'autoroute participera évidemment au désenclavement des zones industrielles et d'activités situées sur l'axe Béjaïa-Oued Ghir-El Kseur-Akbou en réduisant notablement leurs délais d'approvisionnement en matières premières et ceux impartis à la distribution de leurs produits finis. Les opérateurs locaux affiliés à la Confédération algérienne du patronat (CAP) ne ratent aucune occasion pour souligner «l'importance capitale de ce projet dans l'essor économique et social de la wilaya». Cette infrastructure d'envergure nationale et stratégique va également booster la vocation touristique de la région. Pour rappel, la consistance des travaux à engager concerne un linéaire principal de 100 km, un linéaire de dépendances s'y rattachant de 20 km, 2x2 voies avec terre-plein central et bande d'arrêt d'urgence, 5 échangeurs, 45 ouvrages d'art, 4 viaducs et un tunnel de 1,5 km. Le projet est décrété d'utilité publique. L'étude d'avant-projet sommaire a été effectuée. L'avant-projet détaillé est en voie de finalisation. Le ministère des Finances a déjà débloqué un crédit de 10 milliards de dinars pour les besoins des indemnités d'expropriation et de déplacement des réseaux (eau, électricité et télécoms). Le bornage de l'itinéraire est quasiment achevé. Le lancement définitif des travaux est annoncé pour la fin de l'année en cours. Le citoyen ordinaire estime que le projet «patine un peu», mais les autorités en charge de ce dossier tiennent toujours à rassurer les usagers en mettant l'accent sur l'ampleur du chantier.