Le premier sommet des pays du groupe des 5+5 se tient à partir d'aujourd'hui à Tripoli, où l'Algérie sera représentée par le Premier ministre. Le président Abdelaziz Bouteflika a chargé Ahmed Ouyahia de le représenter. Le groupe, qui comporte cinq pays de la rive sud de l'Europe et cinq d'Afrique du Nord, va ainsi organiser sa deuxième rencontre au plus haut niveau. Un premier sommet s'était tenu à Tunis en 2003. Car, jusque-là, les réunions de ces pays se résumaient, dans un passé récent, à des rencontres ministérielles. Il s'agit surtout de rencontres entre les ministres de l'Intérieur. Une exception a cependant échappé à cette règle. En décembre 2006, les Premiers ministres se sont retrouvés au Maroc pour discuter des questions de l'émigration. Pour cette rencontre de Tripoli, le communiqué de la présidence de la République parle de discussions sur «les questions d'intérêt commun». Par intérêt commun, il faut entendre surtout les questions liées à l'émigration clandestine et à la sécurité, notamment le terrorisme. Que cache, en fait, cette reprise de ce qui est appelé, jusque-là, le dialogue des 5+5 ? Il n'y a toujours pas de réponse affirmative à la question. Mais une réunion à ce niveau de responsabilité cacherait mal l'échec du nouveau-né (un mort-né en réalité) l'Union pour la Méditerranée en l'occurrence. Et les deux entités cachent, en vérité, les mêmes desseins ; à savoir une relation privilégiée entre les deux rives de la Méditerranée.Le groupe des pays des 5+5 comporte le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie et Malte en plus de la Mauritanie, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Libye. Les pays se concertent jusque-là sur des questions politiques et sociales. A. B.