Photo : M. Hacène Par Salah Benreguia Lounis Aït Menguellet a donné, mardi dernier, un concert à l'Atlas, la salle mythique de Bab El Oued, dans le cadre du programme des soirées artistiques pour le mois de Ramadhan organisé par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI). Accompagné par ses deux fils Djaffar et Tarik, le premier jouant de la flûte et le second de l'harmonica, l'homme à la moustache turque a déclenché une véritable explosion de joie et d'émotion chez le public. Il n'a laissé, durant près de trois heures, personne indifférent, ni les jeunes, ni les familles, ni la gent féminine venue d'ailleurs en force. Et comme il fallait s'y attendre, la salle Atlas (environ 2 500 places) s'est avérée trop étroite pour contenir la déferlante humaine qui a envahi les lieux peu de temps après la rupture du jeûne, dans l'espoir d'occuper une place. En effet, des familles entières ont fait le déplacement pour écouter le ciseleur du verbe. Vers 22h30, Lounis est monté sur scène, habillé d'une chemise noire, tout comme ses deux fils, membres de l'orchestre composé de six personnes. Il souhaitera la bienvenue à tous avant d'inaugurer cette soirée par sa célèbre chanson Le chemin est long, soleil ne te couche pas. Et d'enchaîner avec une série de chansons sentimentales composées dans sa prime jeunesse (dans les années 1970) telles que Urdjigh (l'attente languissante), Tavrast (le message). L'assistance est comblée et elle l'exprime. Celui que Kateb Yacine a qualifié de plus grand poète actuel enchaînera avec des textes où se mêlent sagesse et philosophie. Puisant dans son dernier album intitulé la Feuille blanche, allusion à la difficulté d'inspiration qu'éprouve, à la manière d'un candidat devant une feuille d'examen, tout poète quand sa muse refuse de lui obéir, le sage fait observer que la vie est faite de ceux qui profitent de l'existence, car sachant qu'on ne meurt qu'une seule fois, mais il y a aussi ceux qui se complaisent. Dans la chanson Amennugh (le combat), le poète nous fait savoir que tous les événements sont l'œuvre de l'homme qui est l'ennemi de sa propre personne et la cause de tous les malheurs qui surgissent. L'auteur de l'immortelle Ammi interprétera après la célèbre chanson JSK, avant de clore son spectacle par Toi, pars et moi je reste. En marge de cette soirée inoubliable, Lounis a indiqué à la presse qu'avec un tel public «le plaisir de chanter est énorme». «J'ai remarqué que le public est composé de moins jeunes jusqu'aux personnes âgées. Ça me fait énormément plaisir d'avoir un public qui m'a suivi durant les années soixante-dix et me reste fidèle. C'est ma grande satisfaction. Chanter également à la salle mythique Atlas en est une autre», ajoute-t-il avec sa timidité légendaire. Par ailleurs, il est utile d'indiquer que le chanteur est attendu, pour la première fois, dans la ville de Constantine, le 6 septembre, pour une autre soirée ramadhanesque.