Photo : S. Zoheir Par Amel Bouakba Le mois de Ramadhan est réputé être la période de la surconsommation par excellence. Emportés par la fièvre acheteuse, beaucoup de jeûneurs sont tentés par tout ce qui défile sous leurs yeux, oubliant les règles d'hygiène et de sécurité alimentaire les plus élémentaires. «Ce qui n'est pas sans risques sur la santé», préviennent les spécialistes. La consommation de fromage avarié ou de viande hachée mal conservée est souvent à l'origine de nombreux cas d'intoxication alimentaires enregistrés.Selon Mme Yasmina Hamri, nutritionniste, «les aliments incriminés dans les intoxications alimentaires durant le Ramadhan sont, entre autres, les pâtisseries, les viandes et notamment les viandes hachées, les conserves, les confiseries frites telles que la zlabia». «Généralement, ce sont les aliments les plus consommés durant ce mois sacré et ils peuvent porter sérieusement préjudice à la santé», dit-elle avant d'ajouter : «Sous l'effet du jeûne, certains consommateurs achètent n'importe quoi et n'importe où, oubliant qu'ils risquent leur vie en consommant des produits qui ne répondent pas aux normes d'hygiène et de conservation.» Les statistiques ont révélé que la consommation de certains produits alimentaires proposés à la vente et exposés à l'air libre par des vendeurs du marché parallèle, représente une cause majeure des intoxications alimentaires qui font ravage tout au long de l'année et tout particulièrement durant l'été et le Ramadhan. «Certains commerçants sans scrupules proposent des produits périmés, du poisson congelé, des merguez impropres à la consommation, des conserves avariées», explique-t-elle. Il est d'ailleurs fréquent de voir des vendeurs de zlabia utiliser la même huile plusieurs fois -bien au-delà des seuils tolérés-, des commerçants qui ne conservent pas les viandes hachées, les œufs et les boissons gazeuses à la température adéquate, ce qui entraîne leur détérioration au bout de quelques heures et expose la vie des consommateurs au danger. Il faut dire que la consommation de sucreries, de boissons gazeuses augmente sensiblement durant ce mois et avec elle, les risques réels de maladies, notamment celles liées au manque d'hygiène alimentaire, comme les maladies à transmission hydrique, les infections intestinales, les infections du système digestif et les diarrhées aiguës. C'est pourquoi, la vigilance et l'œil attentif et exigeant du consommateur demeurent plus que jamais de mise. D'autre part, Mme Yasmina Hamri met en garde contre les déséquilibres alimentaires (excès de graisses, de sucre..) qui peuvent s'avérer fatals. Elle recommande une alimentation saine et équilibrée pas seulement durant le mois béni, mais tout au long de l'année, seul secret d'un bien-être au quotidien. D'après elle, «les excès sont aussi néfastes que les privations d'où l'importance de varier son alimentation sans se priver, misant sur la qualité des nutriments et non la quantité et en répartissant les repas pour éviter de surcharger son estomac.» Il est donc essentiel de privilégier les aliments qui sont particulièrement utiles à notre organisme (glucides, protides, lipides, sels minéraux et vitamines), de préférer la viande bovine plutôt que la viande ovine, le poisson, les sucres lents au lieu des sucres rapides (zlabia, kelbelouz…), les graisses végétales telles que huile d'olive, l'huile de tournesol... Quant aux boissons gazeuses, elles sont à éviter absolument. Enfin, la consommation de fruits et légumes reste évidemment une recommandation phare de même qu'il est conseillé de boire de l'eau à volonté. Ce sont les règles fondamentales pour allier santé et alimentation, car manger mieux, c'est aussi une autre façon de se faire plaisir.