De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi «Il faut être fier d'avoir hérité de tout ce que le passé avait de meilleur et de plus noble. Il ne faut pas souiller son patrimoine en multipliant les erreurs passées», dit-on. Si les gens de Tlemcen, cette ville célèbre par son minaret de la Mansourah (la victorieuse), son palais d'El Mechouar et sa vieille médina en voie de restauration, sont conscients de ces valeurs, on peut alors affirmer que la partie est gagnée d'avance. Autrement dit, on peut dire que le patrimoine est entre de bonnes mains et que les dépenses faramineuses consenties aux opérations de restauration d'El Mechouar, de Sidi Boumediene, de Bab El Karmadine, etc., ne sont pas perdues et qu'on peut même rentabiliser tous ces budgets qui, autrement, resteraient les investissements à perte qu'ils sont à l'origine, s'agissant du patrimoine. Car, quand la préservation et la promotion du patrimoine comme un héritage partagé par tous, et qu'il faut exploiter à bon escient, fait l'unanimité et constitue le but commun, il ne resterait plus qu'à élaborer une stratégie visant à attirer les touristes auxquels on «vendrait» les visites des sites archéologiques et des monuments historiques. C'est ce qu'on appelle le tourisme culturel dont le produit principal est le patrimoine, patrimonium en latin, signifiant héritage du père, qui évoque les biens que l'on possède et les trésors du passé. Mais cette notion d'exploitation du patrimoine, même si elle est présente dans l'esprit des responsables locaux, demeure inconsistante et floue. On parle de tourisme culturel, mais rien n'est réellement fait pour concrétiser le concept sur le terrain. Les merveilles que la région a la chance d'avoir peuvent pourtant jouer un rôle important dans la promotion du tourisme culturel. D'autant plus que la préservation des sites et des monuments est en bonne voie à Tlemcen. Les responsables de la culture ont présenté plusieurs fiches techniques d'entretien et de restauration de plusieurs lieux, notamment la médina, avec en perspective l'encouragement du tourisme culturel. S'agissant des actions menées en vue d'une promotion efficace du tourisme culturel, de sa gestion, de sa planification et, globalement, pour l'élaboration et le développement de stratégies à long terme pour la préservation de son patrimoine culturel, la wilaya de Tlemcen a, croit-on savoir, établi plusieurs actions pour la formation et/ou la sensibilisation de groupes culturels et d'agents sociaux pour la promotion de sites patrimoniaux locaux. Car, bon nombre de ces sites, s'ils sont bien exploités, pourraient constituer une source de revenus non seulement pour le site lui-même -qui autofinancerait sa préservation et sa restauration-, mais aussi pour la région. Un site visité est un site qui produirait une plus-value, de la croissance et des postes d'emploi directs et indirects. C'est un filon qui n'est, malheureusement pas, rentabilisé. Pourtant, de nombreuses communes pauvres à l'image des Azails, qui compte la plus vieille mosquée, ou Beni Snous qui abrite des sites féeriques non explorés à ce jour et remontant à la préhistoire, pourraient en tirer profit avec leur exploitation optimale. C'est valable pour tous les autres sites dans toutes les régions du pays.