De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi L'exigence de la propreté et de l'hygiène répond à la fois au besoin et à la nécessité d'assurer l'hygiène et la santé publiques, mais aussi d'assurer un cadre de vie agréable pour une population. Dans la wilaya comme ailleurs, la propreté, au sens large, devrait donc s'inscrire dans la perspective de rendre la ville vivable, de l'assainir tout en permettant son développement économique et humain. L'extension soutenable de l'espace urbain implique la maîtrise de son état de salubrité qui passe par l'évaluation des politiques d'hygiène et de nettoyage, et leur recadrage si nécessaire, ainsi que par la dotation de toutes les structures en charge de l'hygiène de la ville, des moyens idoines pour mener à bien leur mission, mais aussi pour faire respecter l'espace public. Dans ce sillage, il est à noter qu'aujourd'hui la propreté de l'espace public à travers les villes de la wilaya de Tlemcen est tout simplement douteuse et ne répond pas aux besoins d'hygiène de base. Pis, on observe une tendance à la dégradation dans de nombreux quartiers. Le nettoyage se réduit à quelques opérations conjoncturelles, souvent à l'occasion d'une visite officielle, qui se limitent aux endroits névralgiques, la vitrine de la ville. Or, l'exigence est d'avoir une politique d'hygiène non exclusive, qui inclut tout le territoire de la wilaya et s'inscrit dans la pérennité. Et, au-delà du travail de nettoyage proprement dit, il est plus qu'essentiel que cette politique soit active sur le terrain à travers les différentes structures en charge de son application, par la force de la loi si nécessaire. Il s'agira de sensibiliser, sinon de forcer chaque citoyen à être plus respectueux de l'environnement qui appartient à tous. Un appel au civisme des citoyens que la police de l'environnement et les Bureaux d'hygiène communaux (BHC) accompagneront d'une application rigoureuse de la loi. Il faudra donc intensifier les contrôles et les verbalisations de tout acte d'incivilité. Mais encore faudrait-il que cette politique existe et que ces structures censées l'appliquer soient opérationnelles. Tel n'est pas le cas. Une balade dans les rues de Tlemcen montre l'inexistence de cette politique. A Tlemcen, il est à noter qu'un grand nombre d'habitants vivent dans un environnement malsain et certains ont été touchés par les effets de la pollution et de la saleté qui les entourent, comme ce fut le cas des habitants de la région de Tagmat relevant de la commune de Sidi Abdelli où la typhoïde s'est déclarée. Une trentaine de personnes ont été hospitalisées suite à la consommation d'une eau impropre contaminée par les eaux usées. Une amélioration de la gestion de l'environnement pourrait améliorer leur cadre de vie, accroître leur productivité et favoriser le développement durable. A vrai dire, à travers plusieurs quartiers relevant du territoire de la wilaya de Tlemcen, la proximité de décharges à l'air libre ou d'autres facteurs nuisant à l'environnement expose les habitants à une multitude de risques et de dangers dont le moindre est déjà une calamité. Et elles sont nombreuses les populations à côté des décharges qui fleurissent sur les territoires de ces quartiers, notamment les bidonvilles. En effet, l'état de l'environnement est préoccupant, et une mise à niveau environnementale s'impose. Dans la quasi-totalité des quartiers et même dans les grandes agglomérations, on assiste à la multiplication de décharges sauvages et des tas de détritus, qui mettent en danger l'environnement, et la situation risque d'empirer en l'absence d'une politique adaptée. Si ces zones abritant une grande population en sont arrivées à ce stade critique, c'est qu'à aucun moment les pouvoirs publics n'ont réussi à mettre en place une stratégie efficace en matière de gestion environnementale. Nul ne peut nier que certaines régions suffoquent, et il suffit de tourner la tête à gauche et à droite, pour voir des décors sales et désolants. Les villes de la wilaya cherchent et attendent une toilette qui ne se fera que grâce à une véritable compétence des élus, et au civisme du citoyen qui est un atout pour sauver l'environnement, bien que ce soit rarement formulé ainsi, et qui se traduit par des choses beaucoup plus immédiates et concrètes : assainir là où ils habitent de façon à ce qu'ils puissent mener une vie plus saine. Des gestes simples comme jeter les ordures là où il le faut peuvent sauver l'environnement et rendre le milieu plus agréable, en permettant aux gens de travailler de façon plus productive, et de voir leurs enfants grandir et se développer harmonieusement. Depuis longtemps, on connaît la corrélation qui existe entre un environnement malsain et la pauvreté, facteur qui a poussé bon nombre d'acteurs à l'échelle locale et nationale d'affirmer que la santé environnementale est une nécessité absolue et que les solutions sont souvent simples mais parfois difficiles à mettre en œuvre et que la problématique de la santé environnementale exige une approche globale et un effort conjoint de la part des différents acteurs afin de réduire efficacement la pollution sous toutes ses formes provoquée par des décharges sauvages, et en luttant contre les chiens errants, menant des opérations de dératisation, etc. Il est important de préciser que la dégradation de l'environnement est due au manque d'éducation civique, cette discipline qui, au-delà de la connaissance par l'homme de l'histoire, de la géographie, des institutions et des lois de son pays, vise à éveiller en lui le patriotisme et le civisme. Ce civisme considéré comme cet ensemble d'idées, d'attitudes et de comportements qui conviennent au bon citoyen et le font agir comme un élément conscient et actif de la société, qui l'incitent à travailler non seulement pour soi, mais aussi à apporter chaque fois un supplément de labeur, d'expérience, d'intelligence, de volonté, de courage et d'espérance pour le bien de son entourage. Or, les faits démontrent à quel point le citoyen se moque éperdument de sa société, de son entourage et même de sa famille. Et pourtant l'éducation civique est cette discipline qui fait appel au cœur, à la conscience et à la volonté du citoyen. Elle l'amène à s'intéresser à tout ce qui concerne son entourage et à la société à laquelle il appartient, à rechercher les meilleures solutions possibles aux problèmes de celui-ci, notamment comment préserver son environnement. Dans une nation, l'armée en tant que force la mieux structurée et disciplinée comportant des hommes et femmes des plus valides, doit être un modèle, une référence d'organisation, de dévouement au service des citoyens.