Photo : S. Zoheir Par Hassan Gherab Le Syndicat national des éditeurs de livres (SNEL) revient à la charge pour décrier, critiquer et dénoncer le transfert, depuis l'année dernière, du Salon international du livre d'Alger (SILA) des pavillons de la foire internationale des Pins-Maritimes sous les chapiteaux dressés sur le parking du stade 5-Juillet.Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction du journal, signé par le président du SNEL, Ahmed Madi, on peut lire : «Nous, éditeurs nationaux de livres, réunis à l'invitation du SNEL, après un débat […] avec l'ensemble des professionnels algériens du livre, avons à l'unanimité des présents […] décidé de la non-convenance» des chapiteaux pour la tenue de la 15ème édition du SILA. Considérant que la foire des Pins-Maritimes présente le cadre idéal pour accueillir la manifestation, ils affirment qu'ils n'ont «nullement l'intention de partir ailleurs» et de tenter l'aventure «comme cela a été le cas lors de la 14ème édition, dont nous ne retenons que le côté négatif de son choix, fut-il alors cette solution de recours de la dernière minute, comme se plaisait à le répéter son commissaire ( ?!)», qui n'est autre que Smaïn Ameziane, directeur des éditions Casbah et ancien président du SNEL.Le communiqué n'en dit pas plus. En fait, il entretient le flou. En passant sous silence le nombre d'éditeurs qui ont adopté la position du SNEL et en écrivant «nous, éditeurs nationaux de livres […] avons à l'unanimité des présents», les rédacteurs du communiqué suggèrent qu'ils détiennent la majorité et que sans eux le SILA sera un échec retentissant. Il est difficile de le croire quand on se souvient que le SNEL a déjà essayé, l'année dernière, de faire de l'ombre au SILA en tenant son propre salon national, mais qu'il a lamentablement raté son organisation. De plus, contrairement à ce qu'affirme le communiqué du SNEL, l'ensemble des professionnels algériens du livre n'ont pas été touchés pour l'ouverture d'un débat et encore moins l'adoption du boycott du 15ème SILA. Nous avons tenté de contacter le président du SNEL ou l'un de ses responsables pour demander des éclaircissements et précisions sur cette fameuse réunion qui se serait tenue, jeudi dernier, et dont nous n'avons pas entendu parler, mais en vain. Contactée par téléphone, Dalila Nedjam, directrice des éditions Dallimen et présidente du Forum des éditeurs, a formellement rejeté la position du SNEL et dénoncé sa démarche. «Nous n'avons pas été contactés et je leur refuse le droit de parler en notre nom», nous dira-t-elle. Qui boycotte le 15ème SILA alors ? On se demande même s'il y aura réellement boycott. Certes, le SILA a besoin d'une meilleure organisation, il y a encore des imperfections et des insuffisances à corriger, notamment en ce qui concerne le confort des visiteurs, mais ce n'est certainement pas en ruant dans les brancards, en sabordant ou en faisant des calculs politiciens et/ou d'intérêts qu'on réussira à donner à Alger le Salon international du livre qu'elle mérite.