Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La politique de développement local, initiée par les pouvoirs publics au cours des dernières années, a profité à nombre de collectivités locales et autres localités enclavées et déshéritées. Mais l'allocation des budgets et des programmes au profit des communes ne suffit pas, à elle seule, pour favoriser ce développement. Il faut l'associer étroitement à la ressource humaine et aux compétences managériales locales sûres. Austérité intelligente et gestion rationnelle Situées à plus de 170 kilomètres à l'extrême limite est de la wilaya de Mostaganem, la commune de Achaâcha a la chance d'avoir un staff communal ingénieux et exemplaire. En fait, le grand mérite revient au maire de cette commune qui a su tirer profit des programmes de développement communaux compris dans le plan quinquennal initié par le président de la République. Du coup, l'action du maire est en phase de changer le cours des événements dans cette localité distante de la commune balnéaire de Ténès de quelque 70 kilomètres. Le plus frappant dans l'action de ce président de l'Assemblée locale, c'est sa capacité à penser l'austérité et la rationalisation des ressources sans restreindre les budgets alloués, ni handicaper l'action de ses collègues, élus et fonctionnaires. D'une simplicité extrême, le maire de Achaâcha ne donne pas l'air d'être un fin observateur de son environnement et un gestionnaire rationnel ingénieux. Ayant constaté que l'entretien et la maintenance du réseau d'éclairage public lui revenaient assez cher (plus de 300 millions de centimes annuellement), il décidera d'acquérir un camion nacelle. La nouvelle acquisition lui permettra également de créer de nouveaux postes d'emploi. Il en est à 35 nouveaux postes depuis son investiture à la tête de cette commune. Mais l'éclairage public n'est pas le seul secteur où il a excellé. En effet, pour renforcer la collecte des ordures et maintenir un cadre d'hygiène indiscutable, il achètera un rétrochargeur qui renforcera les opérations d'hygiène de temps à autre. Des douars à désenclaver L'acquisition d'un bulldozer flambant neuf, associé au rétrochargeur, a également renforcé l'action communale dans le secteur des travaux publics. Des pistes sont réalisées par ces deux engins communaux, afin de désenclaver les douars épars. Des élargissements de voies rapides et de boulevards ont également été réalisés pour fluidifier la circulation devenue très dense au cours de ces dernières années. Ainsi, le chemin communal menant de Achaâcha à la localité de Cheraifia a été refait sur plus de 6 kilomètres, celui menant du chef-lieu de la commune jusqu'à la localité de Ould Hadj Mohamed a été également réalisé sur plus de 4 kilomètres, ainsi que d'autres réalisations comme le chemin de wilaya 62… «J'ai un problème de tension artérielle très sérieux en ce moment. On m'a appris que l'opération de bitumage doit s'arrêter parce que le réseau d'assainissement est inexistant dans les endroits où l'on doit agir. Moi, je ne le savais pas et les plans que nous avions ne le disaient pas», s'insurgera-t-il. Les équipements publics et de service, une nécessité accrue L'action du maire s'est également étendue aux équipements publics et de service. «La commune n'est plus ce qu'elle était il y a à peine quelques années. Aujourd'hui, nous avons nos compatriotes qui reviennent de France pour s'installer dans le pays et certains autres passent le plus clair de leur temps dans la commune, bien qu'ils ne soient pas rentrés définitivement. La population locale a également pris de l'ampleur depuis ces dernières années et nous devons y faire face. Les équipements existants ne répondent plus aux besoins de nos populations locales», notera M. Hamdi Ahmed Chérif, maire de la commune de Achaâcha. En effet, le nombre des habitants de cette commune avoisine les 40 000 âmes, note-t-on. Ce qui a induit une hausse inéluctable dans les besoins et les services dus à cette transformation démographique. Dans une commune où l'Etat ne dispose presque pas d'assiettes foncières, le maire n'a pas hésité à procéder à des démolitions et à des réquisitions de terrain et de biens immobiliers pour réaliser des équipements publics d'intérêt général. Cela n'a engendré aucune complication sur le plan social. Bien au contraire. «Les gens sont assez compréhensifs quand il s'agit de l'intérêt général. Et je connais également la manière avec laquelle je dois me comporter avec eux. Je suis issu de ces petites gens», notera le maire qui paraît être très diplomate avec ses administrés. C'est le cas d'un café qui a été démoli pour servir de siège à une agence bancaire, la Badr. La Garde communale a également fait l'objet d'une délocalisation vers un site proche pour l'élargissement de la voie menant vers le nouvel hôpital en cours de réalisation. L'assiette de ce nouvel hôpital était également occupée illégalement par des habitants des communes limitrophes. «Je leur ai proposé des logements pour ceux qui n'en avait jamais bénéficié, ils ont accepté», dira notre interlocuteur. Le siège de la brigade de Gendarmerie nationale devra être transféré vers le nouveau siège de la compagnie en cours de réalisation. Le site en question abritera un projet de logements sociaux locatifs. Le marché hebdomadaire a été également délocalisé vers un site nouveau et aménagé et son assiette affectée à un projet de logements semi-sociaux. Les exemples de ce type ne manquent pas et l'ingéniosité du maire ne semble pas souffrir du moindre obstacle qui s'érige devant lui. Les priorités de Achaâcha Le maire de Achaâcha n'a pas manqué de remercier les autorités locales pour leur soutien permanent. «Je suis très fier de la confiance que m'accorde Madame le wali de Mostaganem, en soutenant les programmes et les projets de notre commune. Les populations lui doivent beaucoup dans le développement de leur commune. Cela sans oublier le chef de la daïra qui est également à notre écoute pour parachever les programmes inscrits ou lancés», notera le maire. Dans la commune de Achaâcha, le renforcement des infrastructures de base est la priorité de l'exécutif communal. «Depuis des années, nos citoyens effectuent de longs et coûteux déplacements vers les grands centres urbains pour accomplir les tâches administratives et autres services comme la poste, les télécommunications, les soins, les banques et autres. Les programmes en cours sont en phase de sédentariser davantage les populations et d'apporter un équilibre certain à la localité», notera le maire. L'embellie du logement La rationalisation des ressources et de la gestion a permis à la commune de Achaâcha de connaître une certaine embellie dans les programmes de logements sociaux et semi-sociaux. Le suivi et le contrôle de la gestion des programmes de logements affectés à la commune ont permis au maire d'engranger un maximum de projets au profit de sa circonscription communale. «Je prends les projets et je les termine à temps. Je tarabuste les entreprises et je ne plaisante pas avec l'argent de l'Etat. Mais quand il y a de nouveaux programmes, je suis le premier à en demander. Madame le wali a confiance en notre Assemblée communale, et elle a raison. Nous la remercions pour cette confiance», notera M. Hamdi Chérif Hamza. Il y a lieu de signaler que le taux de réalisation des projets lancés est assez appréciable, selon ce qui nous a été donné de constater à travers notre visite. Plus de 70% des programmes de l'habitat ont été réalisés et les logements attribués à leurs destinataires, nous dit-on. Ainsi, depuis le début du mandat, le parc immobilier s'est enrichi avec un programme de 1 187 logements parmi lesquels 230 logements sociaux, 254 LSP et 700 logements ruraux tous réalisés de 2005 à 2009. Le plan quinquennal 2010-2014 a également vu l'inscription de 1950 logements dont 820 ruraux, 400 logements participatifs aidés et 730 logements participatifs locatifs. L'AEP en voie de résolution définitive L'action de l'exécutif communal a porté essentiellement sur la résolution des problèmes liés à l'alimentation en eau potable AEP. Une enveloppe de 10 milliards de centimes, nous dit-on. Une deuxième enveloppe financière d'une valeur de 20 milliards de centimes est également nécessaire pour parachever le programme dans sa globalité. L'opération a porté sur la réhabilitation du réseau de l'AEP et la réalisation de réservoirs et de châteaux d'eau pour le stockage de l'eau. Dans ce cadre, on notera la réalisation de trois châteaux d'eau d'une capacité de 500 mètres cubes chacun situés dans les localités de Cheraïfia, Merrat et de Beni Zara. Les localités de Merazkia et de Ouled Yahia ont également bénéficié de la réalisation de deux autres châteaux d'eau d'une capacité de 200 mètres cubes hacun.