Comme chaque année, l'audition du ministre du Commerce par le chef de l'Etat ne donne vraisemblablement pas les résultats escomptés ni ne touche du doigt les problèmes, ô combien nombreux, d'un secteur qui semble plus que jamais caractérisé par l'anarchie totale. En effet, malgré les promesses des pouvoirs publics de stabiliser les prix du marché surtout des produits de large consommation et malgré les nombreuses mesures prises bien avant le mois du Ramadhan pour permettre aux consommateurs de passer ce mois dans la quiétude, les choses ne s'améliorent pas pour autant. Les prix des produits donnent plus que jamais le tournis à l'approche de l'Aïd El Fitr et de la rentrée scolaire. Le poulet à titre illustratif a atteint le pic de 400 DA, alors qu'il n'était que de 360 DA auparavant ! La viande ovine et bovine est aussi cédée à 950 DA. La laitue à 100 DA alors qu'elle n'était que de 60 DA auparavant, la courgette à 120 DA, la pomme de terre à 50 DA, le poivron à 80 DA alors qu'il était cédé entre 35 et 50 DA au début du Ramadhan. Tous ces prix rendent les citoyens impuissants et les obligent parfois à se contenter de très peu ou s'endetter pour passer des occasions pieuses en toute dignité. Non seulement les prix flambent mais en plus, beaucoup de produits connaissent une certaine tension. C'est le cas pour le lait et le pain. Pour acheter ce dernier produit, il faut aller ou revenir à chaque fois ou faire une queue interminable pour s'assurer de pouvoir s'approvisionner. Il faut rappeler que cette pression est due au fait que beaucoup de boulangers partent en congé et baissent rideau sans observer les règles des pratiques commerciales en vigueur. Pourtant des lois sont adoptées, des mesures sont prises chaque année pour améliorer la situation. Mais rien n'y fait. Les commerçants n'en font qu'à leur tête au vu et au su de tout le monde, et n'hésitent pas à saigner à blanc le consommateur que les lois protègent.A chaque fois, lors des auditions annuelles durant le mois de Ramadhan, le président de la République oriente ses ministres surtout celui du Commerce en le sommant de trouver les moyens nécessaires à même de mettre un terme aux pratiques spéculatives et déloyales. Mais toutes ces orientations ne trouvent pas de pratique sur le terrain. La situation est peu reluisante et des mesures drastiques doivent encore être prises pour contrecarrer les spéculateurs et protéger réellement les citoyens. B. A.