Il ne rate aucune occasion pour exhorter les responsables à s'impliquer davantage dans le processus de mise en oeuvre des réformes. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a procédé au cours de ces derniers jours à l'audition d'un certain nombre de ministres, pour s'enquérir de l'état d'avancement des réformes entreprises dans différents domaines. L'exigence de résultats étant le seul critère à même de guider l'action des membres de l'Exécutif, l'initiative du premier magistrat du pays de faire le diagnostic de l'action des divers départements ministériels, répond au souci de veiller au respect des échéances, conformément aux instructions données par M.Bouteflika aux membres du gouvernement lors d'un récent conseil des ministres. Car, il s'agit non seulement pour l'Exécutif de respecter les échéances arrêtées dans le programme du chef de l'Etat, mais surtout de suivre pas à pas les étapes de réalisation des projets en question. Le chef de l'Etat qui vient d'être réélu à une écrasante majorité, a désormais les coudées franches pour donner les orientations qui s'imposent pour mener à bon port ses réformes politiques et socio-économiques, mises en chantier depuis le premier mandat présidentiel. En effet, le fait d'écouter les membres de l'Exécutif dénote de l'intérêt que porte M.Bouteflika à la concrétisation de ses réformes. Il ne rate pratiquement aucune occasion pour rappeler aux responsables à tous les niveaux, de s'impliquer davantage dans le processus de mise en oeuvre et de la réussite des réformes initiées. Même si au sein de l'Exécutif, des voix discordantes s'élèvent de temps à autre pour remettre en cause certaines réformes, comme celle du code de la famille, il n'en reste pas moins que dans l'ensemble, l'Alliance présidentielle et sa composante parlementaire adopte une attitude favorable à tous les projets de lois soumis à leur appréciation. D'ailleurs, après s'être opposées à la réforme de l'école qui prévoit, entre autres, l'intégration de la langue française en 2e année primaire, certaines forces politiques hostiles aux résolutions de la commission Benzaghou, ont mis de l'eau dans leur vin en lâchant du lest, à la faveur de tractations avec leurs autres partenaires de la coalition. Les «consultations» du chef de l'Etat, en sus de leur caractère informatif sur le rythme des projets, visent à se faire une idée sur l'efficacité de l'action de chaque département et cerner par là même les obstacles rencontrés lors de sa mise en oeuvre. C'est l'occasion pour mettre chaque ministre devant ses responsabilités et inciter chacun d'eux à préserver son poste en redoublant d'efforts. Une compétition loyale qui permettra à chaque force politique, membre de l'Alliance, de montrer ses capacités de gestion. L'audition des membres du gouvernement, affirment d'autres sources, constituerait une base d'appréciation pour le premier magistrat du pays en prévision d'un éventuel remaniement ministériel. D'autant plus que plusieurs départements importants font montre d'une certaine «paresse» à l'image des ministères du Tourisme, de la Pêche, de la Culture, du Commerce, de la Famille, de la Petite et Moyenne entreprise et des Transports. Le ministère de l'Habitat, qui a à sa charge la construction d'un million de logements, prévu dans le programme de M.Bouteflika, semble adopter un rythme très lent dans la réalisation des programmes en cours. La paralysie de la plupart des chantiers de l'Aadl, en sont un exemple édifiant. Contrairement aux ministères des Travaux publics, de la Santé, de l'Education, de l'Agriculture et de la Solidarité nationale, qui ont réalisé des résultats satisfaisants. Pour le département de Omar Ghoul, les réalisations enregistrées en un temps record, à savoir les ouvrages d'art permettant une meilleure fluidité de la circulation dans les grandes agglomérations, la réalisation d'une grande partie de l'autoroute Est-Ouest ainsi que la réfection des routes à grande circulation ont valu à ce ministre estime et considération chez les citoyens. Idem pour le ministre de l'Education nationale, qui non seulement a réussi à désamorcer à temps la grève des enseignants du secondaire, mais surtout a réussi le coup de maître de jeter les premiers jalons de la réforme scolaire. Boubekeur Benbouzid connu pour son pragmatisme et pour sa rigueur quand il s'agit d'appliquer les réformes de son secteur, ne cède à aucune pression, ni chantage, émanant aussi bien des mentalités rétrogrades que des syndicats du secteur. C'est le cas pour Mourad Redjimi, ministre de la Santé qui a pu grâce au dialogue avec le partenaire social, désamorcer un mouvement de grève qui a failli prendre une tournure dramatique. L'autre secteur et non des moindres à avoir réalisé des résultats probants est celui de l'Agriculture et du développement rural avec, notamment la mise en oeuvre du Pndra, qui a permis à des milliers de jeunes d'investir dans le secteur et la création de dizaines de milliers de postes d'emploi. Un constat tout aussi positif pour le ministère de la Solidarité nationale et de l'Emploi, qui à travers la mise en oeuvre des différentes formules d'emploi des jeunes et le lancement d'un vaste programme en faveur des couches sociales défavorisées, aura été l'un des départements qui continue de comptabiliser les bons points. C'est donc, à travers les bilans de chaque ministère que le chef de l'Etat pourra tirer ses conclusions, en vue de remettre de l'ordre dans l'Exécutif.