Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «L'année 2010-2011 verra la poursuite de la politique menée jusqu'ici en soins de base», expose le directeur du secteur, et de renchérir : «Les programmes relatifs à la réhabilitation des structures sanitaires devront se poursuivre avec la même dynamique engagée en 2005.» Par ailleurs, le recours au médecin généraliste demeure une nécessité indéniable pour faire fonctionner «la santé de proximité». Des branches y sont renforcées par des spécialistes qui assurent le relais selon le calendrier préétabli. Cependant, «l'outil humain» reste le talon d'Achille au niveau des polycliniques, reconnaît le DSP avertissant : «Il importe d'améliorer davantage la qualité de l'accueil.» Le secteur de la santé publique à Constantine et précisément ce qui se rapporte aux «soins de base» aura franchi un pas assez significatif. Cet élan a permis à la capitale de l'Est de revoir et de rénover une grande partie de ses infrastructures vétustes. Aussi, selon les responsables locaux, il est impératif de «mener des actions allant dans le sens de l'humanisation, de l'amélioration des conditions d'hygiène et surtout de l'accueil. La modernisation et la gestion des établissements de santé sont de surcroît une priorité indissociable de la politique générale du renouveau. Depuis 2005,»la région a entamé une série d'opérations relatives à la réhabilitation et l'aménagement des polycliniques qui serviront notamment à la mise en branle de la nouvelle carte sanitaire de la santé dite de proximité - comme consigné par la réforme et édicté par le président de la République. A cet effet, 65 actions de restauration ont été menées depuis ces cinq dernières années. En revanche, il reste à réparer 6 structures à Ibn Ziad, Ben M'hidi, Zighoud Youcef, Emir Abdelkader, Boudraa Salah, El Kantara), et aménager 10 autres espaces de soins répartis notamment dans des communes comme celle de Beni H'midène, de Messaoud Boudjeriou et du Khroub. Au total, la circonscription compte 34 polycliniques et 59 salles de soins en plus de 7 autres inscrites dans le cadre du PCD. «La stratégie de développement du secteur de la santé à Constantine repose sur une donne particulière et minutieusement étudiée», soutient le directeur du secteur, M. Dameche, qui illustre dans son rapport minutieusement établi «la réhabilitation de toutes les unités de soins de base (soins de santé primaire) parce que tout simplement 60% de la population de la wilaya de Constantine, soit plus de 500 000 habitants, a moins de vingt ans. A cela s'ajoutent toutes les femmes en âge de procréer à prendre en charge dans le cadre de la santé maternelle et infantile, sachant que toutes les études ont montré qu'à ces âges, c'est essentiellement un profil de soins ambulatoires et d'actes médico- sanitaires préventifs et curatifs, réalisables et réalisés essentiellement dans des structures légères de soins de santé de base». Un avantage parmi d'autres qui devrait alléger des prises en charge assurées au niveau du CHU. Les petits bobos nécessitent de prime abord un déplacement dans une structure de proximité avant de recourir à une évacuation souvent non justifiée vers le CHU. En parallèle et durant la même période, progressivement, la wilaya avait bénéficié de nouveaux projets de réalisation. 14 au total, dont 7 achevés et mis en service se traduisant par des polycliniques à Salah Derradji (Khroub), Boussouf, Boumerzoug, Sissaoui… Par ailleurs, tous les baraquements faisant office de centre de santé ont été remplacés. Comme il a été question de renouveler le parc roulant et les moyens d'évacuation, particulièrement les ambulances. Selon notre même source, la cadence dans «l'achèvement et la réhabilitation des structures de soins de base devrait se poursuivre sans relâche pour garantir au moins deux centres chaque deux ans». En matière de couverture sanitaire, la DSP se félicite à la lumière «des indicateurs révélateurs qui confortent la réussite dans la stratégie adoptée jusqu'ici». Compte tenu des statistiques nouvellement établies, il ressort que le taux de couverture s'est nettement amélioré grâce aux structures réalisées. «On est passé d'une polyclinique pour 54 000 habitants à une structure du même type pour 20 000 habitants», affirme M. Dameche, mettant en relief, par conséquent, le ratio des médecins œuvrant dans ces centres de soins, lequel avoisine le nombre de 1 médecin pour 450 habitants. Alors qu'au passé, le pourcentage était trop condensé puisqu'il affichait 1 médecin pour 2 400 résidants. En matière de moyens et de ressources humaines déployés, les structures de santé ont acquis des équipements. «Chaque établissement est muni de son propre plateau technique. Le patient ne devrait pas faire le parcours du combattant pour effectuer des analyses ou passer une radio. Tout y est», affirme le DSP. Les points de garde qui faisaient défaut ont été multipliés et sont au nombre de 11. «J'en ai fait mon cheval de bataille pour consolider les soins de base», a-t-il renchéri. En somme, la santé de base s'élargit et fait le bonheur des municipalités reculées (Aïn Abidd à titre d'exemple). La DSP voudra en finir avec quelques «mentalités» de service «désobligeantes» et c'est aussi la feuille de route du nouveau ministre du secteur, et ce, pour assurer un service d'accueil de haute facture aux malades.