Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La capitale de l'Est, ce pôle incontournable de la santé, connaît ces dernières années une activité et un dynamisme apparents quand il s'agit de se mettre en conformité avec la nouvelle politique de la réforme hospitalière. Cet engouement s'étalera jusqu'en 2014 pour étoffer le secteur. «On visera à atteindre 1 polyclinique pour 18 000 habitant et, par ricochet, un médecin couvrira 450 âmes. Pour l'heure, la wilaya se porte bien en matière de couverture sanitaire et tient le haut du pavé si on la compare à d'autres circonscriptions et ce, à la faveur des efforts consentis par l'Etat, notamment avec l'avènement du décret exécutif n° 07/140 du 16 mai 2007 portant création, organisation et fonctionnement des établissements publics hospitaliers et établissements publics de santé de proximité», a révélé le directeur de la santé et de la population, N. Dameche. A cet effet, la DSP a procédé à un découpage géo-sanitaire équitable et objectif dont la délimitation a abouti à la création de 6 EPSP (Ben Mhidi, Mentouri, El Khroub, Aïn Abid, jouissant de l'autonomie morale et financière, Zighoud Youcef et Hamma Bouziane).Le résultat est éloquent sur le terrain puisqu'on est passé d'une polyclinique pour 54 000 habitants en 2005 à une seule pour moins de 23 000 en 2010, soit un élan considérable, estime-t-il, indiquant que cela s'est concrétisé grâce à la volonté de structuration et de hiérarchisation suite à la donne de la tutelle et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En quelque sorte, une démarche épousant parfaitement l'une des pierres de la réforme hospitalière qui s'est renforcée quelque peu par l'apport en ressources humaines. «La hiérarchisation réside dans les structures légères : EHS, EPSP, salles de soins. Toutes les structures sont équipées en plateau technique de radiologie, d'écographie, et d'analyses biologiques. D'autres EPSP seront équipées au fur et à mesure», a-t-il mentionné. Sous un autre angle, on apprend que la contractualisation et la réorganisation du flux des malades sont fin prêtes et n'attendent que le coup de starter. Prendront part à ce dispositif la Direction de l'action sociale, la CNAS et les autres organismes concernés. Pour ce qui est de la réhabilitation des anciennes enceintes vétustes que renferme la ville, 18 opérations de restauration y sont lancées pour un coût de 22 milliards. «En fait, la restauration bat son plein depuis 2005, car il faut savoir que la wilaya a hérité d'anciennes infrastructures datant de l'ère coloniale», a-t-il dit. Il nous fera part de la transformation radicale du pôle d'El Kantara qui sera dédié à «la chirurgie dentaire scolaire. Il devrait couvrir toute la wilaya d'ici deux ans. Pour ce faire, 1 milliard et 500 millions de centimes ont été débloqués. Des équipements modernes, voire sophistiqués y seront affectés avec un budget de 3 milliards de centimes. La structure accueillera ainsi tous les spécialistes, en plus des médecins relevant des UDS. L'achèvement est prévu en 2011». Pour ce qui est des chantiers engagés, le directeur de wilaya atteste que le rythme de réalisation demeure constant jusqu'à la garantie d'un maillage à travers toute la circonscription. «Chaque année devra être sanctionnée par la livraison d'une ou de deux polycliniques selon le bassin de population. Les cités Ali Mendjeli, Massinissa et djebel Ouahch réceptionneront chacune une nouvelle structure compte tenu justement de cette démographie», a–t-il avancé. «Toute cette volonté sert à garantir le couple accessibilité et proximité pour les soins. Ainsi, le nombre de polycliniques, de centres de santé et de soins est respectivement de 34 et 59. Il connaîtra d'ici à 2014 une hausse sensible pour se mettre au diapason de la couverture sanitaire optimale. Quant aux grands chantiers, il convient d'évoquer la construction d'un second CHU à la nouvelle ville. Les autorités locales attendent l'avis du corps médical. Les professeurs et les médecins, qui ont adhéré à cette, remettront le 21 mars prochain le document à la direction de la santé avec des propositions sur la vocation et la configuration de l'hôpital en question», a révélé N. Dameche. Les travaux débuteront en juin 2010. D'une capacité de 800 lits, il sera érigé sur une surface de 800 hectares. Il est également attendu le lancement, en juillet prochain, du complexe mère-enfant, d'une capacité de 120 lits. Quoique accusant un léger retard dans sa conception, en raison du changement opéré au niveau du bureau d'études initial, le responsable de la santé estime que «partout ailleurs ce genre de réalisation prend assez de temps et de réflexion». En parallèle, la commune de Didouche Mourad récupérera l'hôpital militaire de 240 lits pour des besoins civils. «La restauration est en cours et tous les équipements médicaux resteront sur place», a-t-il lancé. L'autre satisfaction est l'Agence nationale du sang dont la mise en activité est imminente. Il est en phase d'équipement. Constantine se dotera également d'un Centre régional de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP). Si la DSP s'affaire à tenir son rôle de médecin urgentiste de proximité, cela n'a pas empêché les spécialistes de voir encore plus grand. Le second CHU a d'ores et déjà attiré l'attention de la corporation et des malades.