Photo : S. Zoheir Par Sihem Ammour La galerie Mohamed-Racim a accueilli mardi dernier le vernissage de l'exposition «La lumière comme pinceau» organisée par l'institut Cervantes en partenariat avec le Musée d'art contemporain Gas Natural Fenosa (Macuf) et l'Union nationale des arts culturels (Unac). Salvador Gabarro Serra, président de Gas Natural Fenosa, écrit à propos du choix de l'intitulé de l'exposition : «Parce que la lumière est belle, fascinante et mystérieuse, parce qu'elle façonne la réalité et elle est indispensable à la vie, puisque rien ne serait visible sans elle.»L'exposition, qui se poursuivra jusqu'à mardi prochain à Alger, fera une escale à partir du 8 novembre prochain au musée national Ahmed-Zabana d'Oran. Elle réunit plus d'une douzaine d'œuvres originales, représentatives d'une partie des fonds de la collection du Macuf, que la compagnie possède en Espagne, offrant ainsi aux amateurs d'art algérien un aperçu de l'art contemporain espagnol. De son côté, Fancisco Corral, directeur de l'institut Cervantes d'Alger, souligne dans le catalogue que «la lumière est la frontière entre le concret et l'abstrait, la matière et le néant, l'ordre et le chaos, le jour et la nuit. Elle est métaphore de la connaissance, de toute une genèse et de tout un processus créateur. La lumière est donc à la fois énergie et métaphore de transformation.» Tel un clin d'œil ironique ou d'autodérision, la seule installation, l'œuvre intitulée «16 piédestaux pour 25 monuments» de David Lista Ranha, accueille le visiteur dès son entrée dans la galerie. C'est une sorte de gros cube, dont les parties basse et supérieure sombres sont séparées par le halo d'une dizaine d'ampoules lumineuses. La directrice du Macuf et commissaire de l'exposition, Carmen Fernandez Rivera, expliquera que David Lista Ranha a voulu faire une critique à certains créateurs d'arts plastiques. Elle soulignera, à cet effet, que la partie basse représente le socle qui soutient n'importe quelle sculpture, les ampoules lumineuses représentent le rayonnement spirituel de la lumière de la création. Mais ce dernier est obscurci par la partie haute qui représente le continent et les considérations plus terre à terre de certains artistes. Carmen Fernandez Rivera précisera que la disposition de l'exposition se veut un parcours pédagogique qui mènera le visiteur des tableaux figuratif où l'on peut retrouver des personnages illuminés par le pinceau des artistes, jusqu'à des créations abstraites où les formes s'atténuent pour laisser place à l'explosion de lumière qui joue avec des ombres obscures. Citons, à titre d'exemple, les œuvres d'Alberto Capon, Carlos Canova, Alberto Pina et Angel Mateo Charris, Berta Caccamo et Xaquin Chaves, Luis Fega et Xavier Grau. On notera l'émouvant Le Chasseur des tempêtes d'Angel Mateo Charris et la toile abstraite de Berta Caccamo Sernan I où l'imagination ne demande qu'à voyager au gré des éclairages.Au milieu des différentes œuvres dont la plupart sont de grandes dimensions, notant celle intitulée Rue Francos Rodriguez d'Alberto Caponaux aux couleurs pastel avec une dominance de camaïeux de mauve, au centre un éclatement de couleurs vives jaune et orange et une note de nostalgie à travers un arbre au feuillage ocre de l'automne et un autre aux branches dénudées. En plus des toiles aux techniques mixtes, les amateurs d'art moderne pourront aussi découvrir des photos d'art signées de Ricky Davila, Ana Fernandez, Vari Caramès et la fascinante photographie digitale sur aluminium Série de murs de lumière 014 d'Aitor Ortiz.