C'est au Musée national d'art moderne et contemporain (Mama) qu'a été inauguré mercredi dernier le vernissage de l'exposition «L'Homme, l'art et l'écologie», de l'artiste péruvien Sergio Silva Cajahuaringa. Organisée par l'ambassade du Pérou à Alger, sous le haut patronage de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, l'exposition se poursuivra jusqu'à la fin du mois de mars prochain. La première chose qui frappe l'amateur d'art et même le néophyte, c'est l'énergie qui se dégage des tableaux, le regard est comme aspiré par la symphonie des couleurs chaudes et l'agencement tourbillonnant des courbes et des formes géométriques. L'artiste a su transcender la toile et le pinceau pour transmettre sa conception de l'amour qui l'unit à la nature et ses lointains ancêtres. A ce sujet, il confiera : «Dans notre monde matérialiste, il est important que l'artiste peignent avec son cœur et son âme sans se soucier des éventuelles retombées pécuniaires ou de gloire. J'ai grandi dans un village qui était rythmé par les saisons et où on avait une étroite relation avec la nature. Cela m'a marqué jusqu'à aujourd'hui.» A propos de la thématique abordé, il expliquera que l'essentiel du sujet de ses œuvres se rapprocherait, et serait assimilé, à l'anthropologie et aussi au cosmos et à l'étude de quatre éléments l'eau, l'air, la lumière et le feu avec comme cinquième élément l'être humain. A propos du choix de l'abstrait dans ses toiles, il dira dans la présentation de l'exposition : «L'intérêt pour la création, au sens surréaliste et/ou abstrait, réside dans la tentation et l'envie de construire quelque chose en partant de rien ; sans pour autant que cet acte ne doive son explication à une présence divine. Ce principe, qui relève de la discipline phénoménologique, se rapproche ainsi de la ‘philosophie de l'intuition créatrice''.» Sergio Silva Cajahuaringa avait déjà déclaré à la presse algérienne, en 2006 Lors de sa participation à l'exposition «Regard sur la peinture péruvienne contemporaine», au Bastion 23, avec plusieurs artistes de son pays et aussi à la galerie Espace Top Action dans le cadre de la 5e Exposition Rencontre internationale : «Je fais du militantisme tacite.» A propos de son retour en Algérie, il nous a confié : «Pour moi, c'est une bonne chose de venir en Algérie, cela me permet de m'ouvrir à d'autres cultures. Il n'y a pas beaucoup d'artistes qui ont cette chance. C'est très important parce que les voyages m'ont permis d'évoluer et de nourrir ma peinture. Vous remarquerez ainsi un changement entre mon exposition de 2006 et celle de cette année. Ce qui m'a marqué en Algérie, c'est l'intensité de la lumière et les changements du climat en une seule journée. Par ailleurs, je suis prêt à aider les artistes algériens à venir exposer au Pérou ne serait-ce qu'en leur assurant l'hébergement. Il serait aussi intéressant de faire un travail en commun.» Pour conclure, l'artiste souligne : «Mon œuvre cherche à réveiller la conscience du public et à le sensibiliser aux problèmes de l'écologie afin que la symbiose entre les éléments existant à travers l'univers et l'homme continue à se perpétuer à travers le temps et l'espace dans un cercle d'harmonie éternelle.» S. A.