Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni De nombreux grands chantiers de réalisation d'infrastructures tels que le métro d'Alger, le tramway ainsi que divers projets de restructuration urbaine et d'autres touristiques et de loisirs sont lancés dans la capitale. Beaucoup accusent un grand retard dans leur livraison avec tous les désagréments posés aux riverains, mais surtout les surcoûts qu'ils engendrent. Toutefois, certains projets sont en train d'être livrés au fur et à mesure, à l'exemple des axes routiers devant permettre de désengorger la capitale qui suffoque. Alger est donc en phase de reconquérir son image d'antan à la faveur de la réalisation de ces grands projets qui lui permettraient de s'affirmer encore davantage au plan régional et aussi, pourquoi pas, international, et de faire d'elle une destination privilégiée. Cependant, cet objectif ne peut être atteint sans les moyens nécessaires, à savoir les grands hôtels pour héberger ses hôtes, des routes et axes routiers pour permettre des déplacements plus au moins faciles - même si ce n'est pas encore le cas pour le moment -, un métro, un tramway et des téléphériques.Conscient de l'importance de toutes ces infrastructures, le président de la République Abdelaziz Bouteflika, depuis son installation à la tête du pays, a mis en place d'ambitieux projets à réaliser dans le cadre des programmes quinquennaux 2005-2009 et 2010-2014. Sans doute l'un des plus en vue et des plus attendus depuis son lancement qui remonte aux années 1980, le projet du métro d'Alger a longtemps peiné à voir le jour avant d'être repris sérieusement en 2003. Le très attendu métro d'Alger Mais là encore, des retards seront cumulés et des dépenses supplémentaires ont dû être engagées pour faire voir à ce projet le bout du tunnel. Malgré tous les retards, les responsables à charge de ce projet sont plutôt optimistes. Actuellement, toutes les stations sont achevées, l'ensemble des équipements opérationnels, la totalité des rames de voitures réceptionnées et les essais dynamiques sont en cours. L'opérateur titulaire de la concession d'exploitation du métro s'implique progressivement dans les essais, après avoir encadré la formation des formateurs à la conduite des rames et engagé des ingénieurs algériens en prévision de la création d'environ 500 postes d'emploi.Il faut savoir que la première ligne du métro d'Alger est d'une longueur initiale de 9,5 km, et devra desservir, sur dix stations, les communes de Bachdjarah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-Centre, reliant haï El Badr (Bourouba) à Tafourah-Grande-Poste. Par ailleurs, les travaux de réalisation de l'extension du métro d'Alger entre haï El Badr et El Harrach, sur une longueur de 4 km, devraient être achevés avant fin 2011, date de la livraison de cette infrastructure dans sa totalité. Faut-il rappeler que plusieurs autres extensions sont programmées pour le métro d'Alger en vue d'atteindre un réseau de 40 km allant de Dar El Beïda à Draria à l'horizon 2020.Vu les retards cumulés dans les réalisations relevant du secteur des transports, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a instruit le ministre qui en a la charge d'accélérer l'achèvement des grands chantiers, dont celui du métro et du tramway d'Alger. Un tramway, des écueils et des retards A propos justement du tramway, les travaux sont engagés sur l'ensemble du tracé allant du boulevard des Fusillés à Dergana. La livraison du premier tronçon, qui reliera Bordj El Kiffan à la rue des Fusillés, initialement prévue pour l'été 2009, ne sera effective que vers la fin 2010 à cause des nombreuses difficultés rencontrées. Des projets d'extension sont en étude. Ils toucheront Bir Mourad Raïs et Chéraga. Rappelons que la première rame importée de France se compose de trois voitures d'une capacité de transport de 6 000 voyageurs/heure, à une vitesse commerciale de 21 km/heure et une fréquence de 4 minutes en heure de pointe et de 8 minutes en heure creuse. Il est aussi nécessaire de rappeler que certaines sources avancent que le tramway d'Alger risque de ne pas être mis en service avant le deuxième trimestre de 2011, en raison de certains paramètres à prendre en compte. Il est à rappeler que ce projet a été lancé depuis quatre ans, soit en 2006, pour une enveloppe financière de 52 milliards de dinars. Il est réalisé par le groupement international Méditerrail (Alstom, Todini, ETRHB Haddad). Il faut savoir aussi que sur les 21 214 milliards de dinars qu'il a alloués pour la réalisation de son plan quinquennal, le chef de l'Etat a consacré 2 816 milliards au secteur des transports. Il s'agit aussi de remettre en état les téléphériques dont beaucoup sont restés hors usage depuis de longues années. Celui du palais de la Culture à Alger a déjà été réceptionné en février 2010. Celui de Bab El Oued-Notre-Dame d'Afrique est aussi rénové et a repris du service, tandis que celui d'Oued Koreïche-Bouzaréah est en cours de réalisation. Il faut dire que les difficultés techniques et les choix initiaux sont derrière les retards de ces projets qui ont grevé le budget de l'Etat. Alger Médina, un mégaprojet en route D'autres projets ont cependant déjà pris forme et ont été réceptionnés et d'autres encore suivent leur cours normal. C'est le cas du centre des affaires et de loisirs de Bab Ezzouar, réceptionné au début du mois d'août dernier. Il fait partie des grands projets du président de la République, initiés par la wilaya d'Alger. Il est considéré comme le premier centre commercial et de loisirs d'Algérie et le plus grand au Maghreb. L'investisseur principal est Valartis Groupe, qui a mis tous les moyens nécessaires pour que ce complexe puisse voir le jour en moins de quatre ans. Des magasins aux enseignes internationales et algériennes prestigieuses, un hypermarché Uno, des restaurants, caféterias, des salles de cinéma et un grand bowling sont conçus sous le même toit pour permettre aux familles de faire non seulement leurs achats, mais aussi se divertir. L'autre grand projet privé, cette fois, qui mérite d'être relevé est celui d'Alger Médina de l'homme d'affaires Abdelwahab Rahim, qui le finance sur ses fonds propres, avec un emprunt obligataire émis. Les travaux d'aménagement de cette importante partie de la baie d'Alger, située non loin de l'hôtel Hilton, avancent au rythme souhaité par son promoteur qui désire donner vie à ce pôle urbain. Des tours d'affaires, un supermarché, un parc aquaculture, une marina et un grand parking sont autant d'infrastructures en chantier. Ce projet est un exemple édifiant de ce que peut faire un promoteur privé grâce à une volonté de fer.Les grands projets d'Alger avancent doucement, même avec beaucoup de retard pour certains, et à pas de géants pour d'autres. Une fois tous achevés, ils donneront un autre aspect, moderne, à la métropole qui n'aura rien à envier aux capitales occidentales. Pour atteindre cet objectif, la rigueur dans le travail reste de mise.