Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni Un programme de renforcement des moyens de transport mais aussi de leur modernisation est mis en place et bientôt le métro et le tramway seront réceptionnés. L'Etat est donc décidé à mettre terme à l'anarchie totale qui caractérise le secteur des transports en commun. Anarchie qui s'est développée à la faveur de la libéralisation du secteur et de son ouverture au privé dans les années 1990. Sinon comment expliquer les appréhensions des transporteurs qui, du coup, décident de se prendre en main et de s'organiser pour ne pas rater leur chance d'intégration dans la nouvelle organisation des transports en commun à Alger. Cette anarchie qui caractérise le transport dans la capitale est l'un des sujets qui a beaucoup fait parler de lui et continue à susciter des interrogations notamment chez le citoyen qui attend impatiemment l'amélioration de cette situation. Car, en l'état actuel des choses, le citoyen ne sait plus où donner de la tête ou à quel saint se vouer surtout devant l'ineptie des services concernés. Où que l'on aille, c'est le même problème que ce soit à Alger ou dans les autres grandes villes du pays. D'ailleurs, le paysage est le même et les problèmes reviennent au quotidien. Surcharge dans les bus, insalubrité, manque d'hygiène, comportements indignes de certains chauffeurs et parfois des receveurs qui souvent imposent leur diktat sont le vécu quotidien des millions de citoyens qui empruntent les transports en commun. Sur tous ces problèmes viennent se greffer ceux de l'insécurité qui se reflète à travers un matériel souvent en mauvais état : des portes qui se ferment à peu près ou encore des sièges qui ne tiennent pas en place, risquant d'éjecter à tout moment les passagers. Parfois même les chauffeurs usent de vitesse et de mauvaises manœuvres en faisant monter ou descendre un passager, mettant ainsi en danger leur vie et celles des autres. Sans compter le problème des retards mis pour démarrer, ce qui souvent cause des problèmes aux citoyens qui n'arrivent pas à temps à leur destination, surtout au travail. N'oublions pas d'évoquer les véritables rallyes auxquels se livrent les chauffeurs, à l'exemple de ceux sur les lignes de Chevalley-Kouba par l'autoroute. Chacun essaye de dépasser son collègue pour assurer le «ramassage» d'un maximum de personnes aux différentes stations fixées sur son passage, et par là même gagner plus d'argent. Cette anarchie n'est pas en faveur de l'économie du pays qui subit des pertes en raison des retards à leur poste d'un grand nombre d'employés qui repartent un peu plutôt pour ne pas risquer de passer la nuit dehors ou de se faire arnaquer par un taxi ou un clandestin qui ne reculent devant rien pour s'enrichir. Les usagers de ces transports en commun ne cessent de se plaindre et de manifester leur désarroi devant une situation qui tarde à s'améliorer. Certains nous disent qu'ils n'en «peuvent plus de ce calvaire qui perdure». Fatima, employée à Alger-centre, nous dit qu'elle est fatiguée de ces allers et retours entre le bureau et la maison qui lui prennent un minimum de 3 heures par jour et dans de très mauvaises conditions. «Je n'habite pas trop loin pourtant de mon lieu de travail -puisque je viens de Chéraga- mais je perds beaucoup de temps pour arriver», signale-t-elle. Même si nous remarquons un début d'amélioration au niveau de certaines stations de bus où des agents sont affectés pour veiller au bon fonctionnement des transports et au départ dans des délais acceptables, cette initiative gagnerait à être généralisée au niveau d'Alger et d'autres régions du pays.