Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Si le gouvernement maintient le Crédit documentaire (comme unique moyen de paiement lors des différentes transactions commerciales, des «corrections à la marge» pourraient intervenir à l'avenir. «Notre souhait, c'est de rester dans le Crédoc comme forme dominante et de donner à des moments précis des possibilités de corrections à la marge», a soutenu le ministre des Finances, lors de son passage, hier, à la Chaîne III de la Radio nationale. En clair, il n'est pas question d'abroger carrément davantage ladite loi ; autrement dit, il n'y aura pas d'autres mesures d'allégement après celle prise par la LFC 2010, qui dispense, pour rappel, les PME d'avoir recours au Crédoc pour le paiement d'intrants ou de matières premières d'un montant inférieur à 2 millions de dinars par an. «L'objectif que l'on souhaite atteindre, c'est fondamentalement d'avoir une meilleure transparence dans les flux commerciaux et financiers. Si l'on abandonne le Crédoc, il est évident qu'on replongera», a ajouté le ministre des Finances. A propos de la baisse du nombre des Investissements directs étrangers (IDE), (102 projets d'investissement déclarés en 2008 et 4 en 2009), Karim Djoudi se voulait rassurant : les IDE n'ont pas baissé en termes de flux financier. Voici son explication : «On peut le vérifier lorsque l'on constate l'augmentation de capital des banques et des assurances qui s'est opérée en partie par importation de devises. Les entrées de devises au titre des Investissements directs étrangers ont augmenté en 2009 par rapport à 2008.» La même source a précisé, plus loin, que si la règle du 51/49, introduite dans la loi de finances complémentaire de 2009, n'a pas eu d'impact sur les IDE en Algérie, «au début, cette règle a posé un problème d'explication. Aujourd'hui, les choses se font correctement car le problème qui se posait est de savoir si les opérateurs avaient la possibilité d'avoir le management en étant minoritaires. Tout a été clarifié et nombre d'investissements en partenariat dans la logique 51/49 sont en train de s'opérer», a-t-il expliqué. L'autre argument fourni par le grand argentier du pays est qu'en 2008, «l'impact de la crise financière mondiale a fait que le mouvement des capitaux et les IDE se sont réduits.» «Des IDE installés dans un certain nombre de pays se sont retirés pour se repositionner sur leur place d'origine.» Toutefois, ajoute Karim Djoudi, l'Algérie demeure une niche de croissance économique «de par ses taux de croissance forts depuis plusieurs années et son plan de développement qui donne une visibilité et une solvabilité à moyen terme pour les entreprises». Selon lui, l'industrie, les services, le BTPH et l'agriculture connaissent une croissance constante. «La demande nationale est toujours importante. Nos importations en biens et services étaient de 39 milliards de dollars en 2009. Pour répondre à cette demande et limiter les importations, il faut augmenter les investissements», a-t-il préconisé. Sur un autre registre, l'invité de la radio a indiqué que le transfert libre des dividendes à l'étranger est conditionné par une situation fiscale assainie. «Aucun transfert n'aura lieu en cas de contentieux», a-t-il insisté. Outres les devises, la liste des «transferts» a été élargie aux pierres précieuses, aux lingots d'or et aux valeurs mobilières au terme d'un amendement de la loi sur les mouvements de capitaux. Un amendement qui a introduit la notion d'auto-saisine directe du parquet sans dépôt de plainte de la Banque d'Algérie ou du ministère des Finances en cas d'infraction à la loi. S. B. Contrôle et lutte contre la corruption : des instructions diffusées aux contrôleurs financiers Le ministre des Finances a indiqué que les mesures prises pour la lutte contre la corruption et le contrôle rigoureux des deniers publics seront appliquées via les différents organismes et institutions habilités, notamment l'IGF, le ministère des Finances et l'Observatoire de lutte contre la corruption. «Un certain nombre d'instructions est diffusé aux contrôleurs financiers et aux autres donateurs pour instaurer une discipline encore plus forte en matière de gestion de la ressource publique. Il y a, au niveau des donateurs comme des contrôleurs financiers, de plus en plus de priorités dans cette façon d'observer la dépense publique», a indiqué le ministre.