«Je n'ai qu'un mot à dire : si la colonisation ne s'arrête pas, les négociations s'arrêteront», a déclaré le président palestinien engagé dans un processus de négociations controversé avec l'Etat hébreu sous l'égide américaine. Israël, annonce être prêt à un «compromis» sur la construction de colonies en Cisjordanie. Le risque que les négociations de paix avec les Palestiniens perdent toute pertinence pousse Israël à jouer le flou sur un dossier majeur des négociations de paix : les colonies. Alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a exclu un gel total de la colonisation que réclament les Palestiniens, il est difficile de savoir quel compromis compte faire Tel-Aviv d'autant plus que l'Etat hébreu ne subit aucune pression occidentale. Les Etats-Unis se limitant aux souhaits. Réaffirmant jeudi à l'ONU la position des Etats-Unis, le président Obama a affirmé que «le moratoire devrait être prolongé». Netanyahu s'est entretenu ces derniers jours à ce sujet, notamment avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, le vice-président Joe Biden, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec George Papandreou. Mais la position israélienne empreinte d'arrogance n'a guère évolué. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, qui se trouve aux Etats-Unis, est également en contact avec des responsables américains pour tenter de parvenir à une «formule». Pourtant, Barak a la possibilité effective de freiner de facto la colonisation puisqu'il «revient au ministère de la Défense de donner en dernier ressort le feu vert aux mises en chantier.» Le «gel», d'une durée de dix mois, avait été annoncé le 25 novembre 2009 par Netanyahu et devenant de fait un sujet de discussion majeur dans les pourparlers faisant descendre au second plan les thèmes d'importance. Le fameux moratoire israélien porte sur les implantations de Cisjordanie occupée, où habitent illégalement quelque 300 000 colons israéliens. Cependant les milliers de chantiers déjà engagés auparavant, et la construction des bâtiments, illégale du point de vue du droit, dans la Ville sainte ne sont pas concernés. Les colons extrémistes israéliens ont vivement dénoncé «l'appel» du président Obama à une prolongation du moratoire. Accusant le président américain «d'avoir cédé aux menaces des Palestiniens», ils ont annoncé le lancement d'une série d'appels d'offres pour une reprise à grande échelle de la construction de colonies. R. I.