Photo : APS Par Hasna Yacoub La situation préoccupante qui prévaut dans la région sahélo-saharienne a décidé le conseil des chefs d'état-major de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger de tenir aujourd'hui une réunion au niveau du siège du commandement de la VIe Région militaire à Tamanrasset. Cette réunion entre dans le sillage des dispositions prises pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée au sein du Comité d'état-major opérationnel conjoint, issu de la réunion des chefs d'état-major des pays sus-cités tenue les 12 et 13 août 2009, toujours à Tamanrasset. Cette réunion de coordination des états-majors des pays du Sahel a permis, rappelons-le, pour la première fois de déboucher sur un consensus sur la lutte antiterroriste, la traque de la contrebande et des réseaux de narcotrafiquants. Elle est venue ainsi couronner les efforts consentis par les hautes instances des quatre pays relatifs au renforcement des relations de coopération militaire et sécuritaire, notamment dans le cadre de la lutte commune contre la criminalité et le terrorisme dans les bandes frontalières, en raison des activités inquiétantes des groupes terroristes qui s'adonnent au trafic multiple d'armes, de drogue et d'enlèvements d'étrangers. Concernant le kidnapping, faut-il rappeler qu'Al Qaïda au Maghreb a revendiqué, la semaine dernière, l'enlèvement de sept otages, dont cinq Français, au Niger transférés depuis au Mali. La France, menacée sur son territoire d'une attaque terroriste imminente, a décidé de négocier avec les terroristes et a également demandé l'aide des Etats-Unis pour un balayage de la zone du Sahel dans l'espoir de localiser le lieu de détention des otages. Il apparaît, selon certains quotidiens, que les Etats-Unis ont demandé l'autorisation de l'Algérie pour entrer dans son espace aérien. Une demande acceptée sous certaines conditions, selon les mêmes sources. Mais avec la tenue de la réunion d'aujourd'hui, il est clair que l'Algérie persiste sur la constitution avec les pays voisins d'un front commun, visant à endiguer les groupes qui ont trouvé, dans les vastes territoires désertiques aux frontières floues, un véritable sanctuaire pour leurs activités criminelles. Il s'agit clairement, comme l'avait déjà déclaré le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, «d'échanger les analyses sur ces menaces qui, faute d'actions collectives et synchrones pour les dissuader et les éliminer, ouvriraient la porte aux interventions étrangères. C'est, en effet, le défi principal que nous devons relever en pleine co-responsabilité». Evoquant la lutte que mène chaque pays individuellement contre ces fléaux, le général avait dit : «Nous serions, à l'évidence, plus forts si nous le faisions ensemble.» Et c'est donc le but recherché aujourd'hui encore par l'Algérie : voir les pays de la région sahélo-saharienne assumer leur pleine responsabilité face au danger du terrorisme.