Dans le cadre de ses activités scientifiques et culturelles, le département de français de l'université Hassiba-Ben-Bouali de Chlef compte organiser un colloque international les 17-18-19 octobre 2010 sur «Paul Robert : mémoire, dictionnaires et enseignement», a indiqué hier à la Tribune le président du colloque M. Mokrane Aït Djida. Cette rencontre, a-t-il mentionné dans un document, a comme objectif de rendre hommage à un natif de la ville de Chlef (ex-Orléansville), qui aura néanmoins un aspect académique en ce sens que des chercheurs dans différentes disciplines (littérature, linguistique et didactique) y sont invités pour, d'une part, faire profiter de leurs recherches disciplinaires et, d'autre part, faire connaître davantage ce lexicographe qu'est Paul Robert, dont la vie et l'œuvre demeurent ignorées par la majorité de nos étudiants.Selon toujours le document qui nous a été transmis par M. Mokrane Aït Djida, le colloque sera marqué par trois axes, à savoir l'axe littéraire, l'axe lexicographique et l'axe didactique. En effet, a tenu à souligner le président du colloque, ayant écrit ses mémoires et parlé de sa ville natale, Paul Robert a contribué à sa façon à l'écriture de l'histoire d'une région à travers un projet littéraire qui se voulait avant tout autobiographique. «Il serait, à cet effet, intéressant de se pencher sur les modes d'inscription historique dans la littérature, notamment dans le genre autobiographique qui ne peut s'écrire indépendamment de la mémoire collective. En outre, s'inscrivant dans une approche géocritique, l'exploration de cette mémoire doit nécessairement tenir compte de l'espace géographique qui l'a façonnée. Ainsi, pourrait-on se demander, quel effet exerce le lieu sur l'écrivain et quelles en sont les différentes formes de manifestation dans le texte littéraire ?» Le projet d'élaborer un grand dictionnaire de la langue française, qui a abouti en 1964 au Grand Robert, a dû, lit-on dans le document, pour être concrétisé passer par plusieurs étapes. La façon dont on a répertorié les mots, les critères de base ayant été derrière le choix de ces unités et les définitions qui en sont données posent toute la problématique de la confection des dictionnaires en termes de techniques, certes, mais surtout en rapport avec les représentations du lexicographe. «On se posera alors des questions sur le savoir linguistique requis du lexicographe, sa culture encyclopédique, les types de dictionnaires qu'il préfère et enfin la technique qu'il privilégie. Cela ne se limitera pas uniquement au cas Paul Robert, mais concernera l'objet même de la lexicographie en tant que branche de la linguistique», a-t-on précisé.Volet didactique, le document a évoqué la compétence lexicale qui est certainement la composante la plus importante de la compétence linguistique. En effet, la communication exige une bonne maîtrise de la langue, laquelle maîtrise passe inéluctablement par l'acquisition d'un stock lexical suffisant et la connaissance de certaines règles de combinaison. Par conséquent, il serait nécessaire d'engager une réflexion didactique sur l'enseignement-apprentissage du lexique surtout dans un contexte plurilingue. En outre, l'acquisition par l'apprenant d'un vocabulaire étant tributaire de la prise en charge de l'activité dans les manuels et des représentations que se font les enseignants de la langue étrangère qu'ils enseignent, des interventions pourraient être axées sur les pratiques pédagogiques en la matière, et l'analyse des manuels algériens du point de vue de leur conformité avec la nouvelle approche méthodologique mise en œuvre dans nos coles. A. B.