Synthèse de Ghada Hamrouche Le Japon va demander à la Chine de payer les dommages causés à ses deux patrouilleurs par une collision avec un chalutier chinois le 7 septembre dernier a annoncé hier le porte-parole du gouvernement nippon, sans préciser toutefois à quel moment les autorités japonaises en feront la demande. Cette double collision, survenue au large d'îlots contrôlés par le Japon mais revendiqués par les deux pays, a provoqué la pire crise diplomatique bilatérale depuis 2006. Le capitaine du chalutier chinois a été détenu pendant seize jours au Japon avant d'être libéré vendredi et d'être renvoyé en Chine après une série de pressions politiques et économiques exercées par cette dernière à l'encontre du Japon. Pékin a réclamé à Tokyo des excuses et une compensation pour cet emprisonnement. Une requête qui reçu une fin de non-recevoir dimanche exprimée par le Premier ministre nippon Naoto Kan. L'élargissement de l'officier marin-pêcheur chinois, décidé par un procureur d'Okinawa, a suscité les critiques de l'opposition conservatrice japonaise, laquelle accuse le pouvoir d'avoir cédé aux pressions chinoises. Autre manifestation des tensions bilatérales, quatre Japonais interpellés récemment en Chine restaient aux mains des autorités chinoises. Ils sont soupçonnés d'être entrés sans autorisation dans une zone militaire de la province du Hebei, dans le Nord, et d'avoir filmé illégalement des installations sensibles. Parmi les diverses mesures de rétorsion contre le Japon lancées depuis le début de la crise, la Chine est soupçonnée d'avoir bloqué ses exportations de matières dites «terres rares», des ressources minérales stratégiques notamment pour les secteurs de l'électronique et de l'automobile. La Chine fournit au moins 95 % des éléments «terres rares» dans le monde. Les autorités japonaises n'ont pas officiellement confirmé cet embargo, mais des maisons de commerce ont assuré ne plus pouvoir acheter ces précieuses substances, malgré les démentis de Pékin. Selon Mainichi et le journal de droite Yomiuri Shimbun, les douanes chinoises ont, en outre, nettement renforcé leurs inspections sur les marchandises nippones à l'importation comme à l'exportation, provoquant depuis la semaine dernière un allongement des délais de transit. Le 21 septembre, les autorités douanières de Shanghai ont informé une grande entreprise japonaise de transport que toutes les cargaisons transportées par voie aérienne seraient désormais inspectées, et non plus 30 % d'entre elles comme auparavant, indique Mainichi, qui cite des sources proches du dossier. Selon le quotidien japonais, les inspections deviennent plus strictes aux douanes de Pékin et d'autres villes de Chine. Parmi les marchandises affectées, on trouve des pièces automobiles ou d'appareils électroniques.