Les pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, dont l'Algérie, jouent un rôle moteur dans le redressement de cette région. C'est l'une des conclusions auxquelles a abouti la Banque mondiale (BM) dans un nouvel ouvrage intitulé «The Day After Tomorrow : A Handbook on the Future of Economic Policy in the Developing World» (Le monde de demain : Guide sur les orientations futures des politiques économiques dans les pays en développement). Le document de la BM publié sur son site relève en fait qu'en raison du renchérissement des prix du pétrole et d'une plus grande stabilité de leur secteur financier, les pays du Golfe et les autres pays exportateurs de pétrole du Mena «jouaient le rôle moteur dans le redressement de cette région.» Cependant, pour les autres pays de cette région, la crise économique se traduira probablement par 2,6 millions de pauvres de plus à l'horizon 2011, et par une aggravation du problème du chômage. «Pour que l'ensemble de la région puisse concrétiser l'énorme potentiel qui est le sien, il lui faut absolument ouvrir la porte à une nouvelle génération d'entrepreneurs privés et permettre aux femmes de jouer un rôle à part entière sur le plan économique», suggère la BM. Dans le même ordre d'idées, cette étude estime qu'au moment où les pays riches remettent de l'ordre dans leurs propres économies, «les pays en développement s'imposent peu à peu comme un élément moteur de la croissance mondiale et sont appelés à dépasser les pays industrialisés en termes de poids économique à l'horizon 2015». Selon les estimations avancées par cette nouvelle étude, la croissance des pays en développement devrait atteindre un niveau de 6,1% en 2010, de 5,9% en 2011 et de 6,1% en 2012, alors qu'elle devrait s'établir dans les pays à revenu élevé à 2,3%, 2,4% et 2,6%, respectivement, sur cette même période. Ces profils divergents de croissance sont, en outre, destinés à se maintenir sur le moyen terme. Cela tient à cinq séries de facteurs : le rythme plus soutenu du processus d'apprentissage technologique dans les pays en développement, l'accroissement de leur classe moyenne, le surcroît d'intégration commerciale Sud-Sud, le renchérissement des prix des produits de base, ainsi que la bonne tenue des soldes publics des pays en développement, qui leur permettra d'emprunter pour assurer leurs investissements en infrastructure. Par ailleurs, la même source a fait savoir que les pays en développement devraient tirer parti de la situation relativement plus saine de leurs finances publiques pour promouvoir une croissance qui profite à tous. En d'autres termes, ces pays assurent un meilleur ciblage de leurs programmes sociaux, s'attachent plus à assurer l'égalité des chances pour leurs citoyens, et établissent un climat des affaires propice à la création d'emplois dans le secteur formel de leurs économies. Enfin, dans le même ouvrage, un certain nombre de tendances à venir pour les pays en développement se dégagent, à savoir une reprise des envois de fonds de leur main-d'œuvre expatriée, un accroissement des échanges Sud-Sud, une hausse des investissements des fonds souverains, une gestion plus prudente de la dette et, pour beaucoup de ces pays, un surcroît de confiance de l'opinion publique dans leurs dirigeants. S. B.