La ville tunisienne de Nabeul s'est faite capitale du 7ème art avec les premières Rencontres internationales du cinéma arabe qu'elle accueille. Mieux, elle s'offre comme tribune aux jeunes réalisateurs. En effet, la manifestation culturelle, organisée dans le cadre de la célébration de l'Année internationale des jeunes, vise à soutenir et encourager les jeunes cinéastes pour leur permettre de contribuer à la promotion du 7ème art dans le monde en général et les pays arabes en particulier. D'ailleurs, les organisateurs de ces rencontres ne cachent pas leur volonté de pérenniser la manifestation et d'en faire un rendez-vous pour tous les amateurs du cinéma et les jeunes artistes arabes en vue d'assurer la relève qui signera la renaissance du cinéma arabe.Après la présentation en ouverture d'un court métrage intitulé le Fossoyeur du Tunisien Ghanem Ghouar et du film Destins croisés du Marocain Driss Chouika, les projections se sont poursuivies en alternance avec les conférences programmées. 15 longs métrages arabes sont au programme des projections, dont les deux films algériens Derrière le miroir de Nadia Charabi et Mascarades de Lyes Salem, l'Autre désiré du Syrien Alya Khachouk, Destins croisés, Caramel de la Libanaise Nadia Labaki, Comme a dit le poète du Palestinien Nassri Hadjadj, le Reste du temps du Palestinien Iliya Slimane, le Voyageur de l'Egyptien Ahmed Maher, la Fête du loup du Tunisien Djilani Saadi et Jounoun du Tunisien Fadhel Jaïbi. Le cinéma belge est l'hôte d'honneur de cette première édition des Rencontres internationales du cinéma arabe de Nabeul. A cet effet, une soirée spéciale sera consacrée à un panorama des principales œuvres cinématographiques belges.En plus des rencontres avec le public qu'animeront les réalisateurs après la présentation de leur film, des conférences seront données par des experts. «La réalité et les enjeux du jeune cinéma arabe» et «la beauté du jeune cinéma arabe» seront deux des thèmes abordés. Mais le thème le plus brûlant sur lequel les conférenciers auront à se pencher sera assurément la problématique de la crise du cinéma arabe. Ils s'efforceront de situer les raisons et les causes de la chute, tant qualitative que quantitative, de la production cinématographique arabe. Les débats tenteront de répondre à la question de savoir «si le problème du cinéma arabe réside dans la production, l'édition, le scénario ou les réalisateurs».En fait, le problème du cinéma arabe ne devrait pas être abordé à travers l'analyse des faiblesses d'un segment de la filière de production. Car ce sont les maillons d'une même chaîne et si l'un lâche, c'est toute la chaîne qui en pâtit. On peut avoir tous les financements, les meilleurs scénario, producteur, réalisateur et casting, et si on n'a pas un distributeur, le film ne tournera tout simplement pas. Ce qui est valable avec le distributeur l'est aussi avec le reste des intervenants. Il ne s'agit pas de parler de relance du cinéma, mais de l'industrie cinématographique dans son ensemble et avec toutes ses extensions verticale et horizontale. R. C.