De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «[…]. Je découvre aussi que Constantine était une ville historique mais elle n'était pas ambitieuse.» C'est un message, entre autres, du désormais wali d'Oran en l'occurrence M. Boudiaf, ex-wali de Constantine, qui a réuni lundi dernier au siège de la nouvelle structure de wilaya sise à la cité Daksi son exécutif, les administrateurs locaux ainsi qu'une partie de la «société civile» pour une cérémonie «d'au revoir». Que d'émotion durant cette dernière rencontre entre le chef de l'exécutif et son staff !Estimant avoir accompli son devoir, l'ex-responsable de la ville quittait ses fonctions «en larmes». Le site de Bardo, dont l'étude est en cours, lui est resté en travers de la gorge. A ce titre, il a révélé à la Tribune que «l'espace sera bâti et aménagé comme programmé». Ainsi, un concours d'études sera lancé d'ici le mois de novembre prochain pour arrêter les esquisses destinées au site. Ce qui laisserait supposer que son successeur lui emboîterait le pas. Questionné sur le devenir des méga-chantiers structurants dans la capitale de l'Est, M. Boudiaf, sur un goût d'inachevé, estime que la plupart des chantiers en cours poursuivront leurs chemins respectifs. Et la résorption finale de l'habitat précaire comme promis en décembre 2010, et promulguée par les orientations du président de la République à l'échelle nationale, verra probablement un léger décalage de deux mois compte tenu des listes restant à finaliser et des logements en cours de réalisation. Au même titre, une source officielle nous fera part des réparations qui seront effectives incessamment au profit des habitants de Bardo et de l'avenue de Roumanie.Au sujet de la modernisation de la cité millénaire, on lira dans l'allocution de Boudiaf que «le projet de modernisation urbaine décrit les modalités de sa réalisation et de sa mise en œuvre. C'est un outil de communication, sa publication et sa diffusion permettront d'ouvrir le débat et d'assurer la communication et la participation de la population». «Aujourd'hui, je vous laisse un projet de modernisation (PMU) qui définit une vision future de Constantine. Il développeles objectifs et les principes de cette modernisation. Il précise les actions à mener sur l'environnement et le paysage, les infrastructures de mobilité, les tissus historiques et contemporains et les nouvelles centralités», ajoute l'ex-wali. Des mégaprojets sous une nouvelle loupe La ville, qui croit peu à sa propre modernisation en raison des latences et des influences parallèles qui viennent de partout, en témoigne à titre d'exemple le niet de la destruction de la prison du Coudiat, est appelée à «re-secouer» sérieusement son cocotier sous peine de générer des retards supplémentaires. Point de garantie à ce propos ! Et c'est une vision globale émanant même de quelques élus locaux qui doivent composer avec leur nouveau patron, en la personne de M. Bedoui, ex-wali de Sétif. Constantine, qui a eu l'audace de se délester de ses cités bidonvilles, devrait poursuivre cette cadence pour éradiquer l'habitat précaire. Cela était son talon d'Achille des lustres durant. A la faveur de l'enveloppe financière présidentielle, Constantine a lancé des projets de construction. Il y eut des retards comme il y eut des livraisons. En filigrane, le constat du responsable partant dit que des imperfections et des forces divergentes ont retardé la démarche entreprise pour ériger une mégapole moderne.Ainsi la capitale de l'Est devrait parachever ses projets engagés dont celui du tramway, le trans-Rhumel. De surcroît, la problématique de résorption de l'habitat précaire constitue un frein pour l'avancement des chantiers d'envergure, ville sportive à Guettar, El Aïch, Bardo, résorption de l'habitat précaire, réhabilitation de la médina… autant de chantiers engagés nécessitant un suivi. Le respect des délais de réalisation est cet autre défi à relever. L'investissement et le foncier industriel sont également à prendre en charge afin de booster le secteur en berne à Constantine. Des mises en demeure ont été envoyées pour récupérer des terrains restés en jachère. En vain.Le nouveau chef de l'exécutif, qui a eu une première prise de contact avec son nouveau staff lundi dernier, serait déjà mis au parfum de ce qui l'attend en vue de poursuivre le développement local dans la 3ème ville du pays. Pour l'heure, les citoyens contemplent le Rhumel depuis le téléphérique et croisent les doigts pour une balade en tramway avant d'emprunter le viaduc.