Que reste-t-il des valeurs et des principes de la guerre de la révolution nationale ? Quel lien entre la génération de la révolution et celle de l'indépendance ? Où en est la consécration des sacrifices des moudjahidine ? Ces questions et bien d'autres liées à la lutte pour l'indépendance du pays et à la préservation de cette indépendance chèrement payée, s'imposent à l'occasion de ce double événement, celui de la Journée du moudjahid (20 août 1955) et le 52ème anniversaire du congrès de la Soummam. Elles s'imposent d'autant plus que l'histoire de l'Algérie est méconnue de la part des générations actuelles faute de son enseignement à l'école. Les historiens et les moudjahidine l'ont signalé à maintes reprises : il y a lieu d'instaurer un meilleur enseignement de l'histoire de la guerre de libération nationale à l'école. Une guerre marquée par des dates symboles, notamment celles du 20 août 1955 et du 20 août 1956. Malgré les célébrations annuelles de ces deux dates, l'importance des opérations du 20 août 1955 et du congrès de la Soummam est loin d'être saisie actuellement. Et dire que chacune de ces dates représentait une étape cruciale de la révolution. Pour l'offensive du Nord-Constantinois le 20 août 1955, l'objectif était de porter la révolution vers les villes alors que le congrès de la Soummam (20 août 1956) avait pour objectif d'évaluer la révolution algérienne depuis son déclenchement et de mettre en place une stratégie militaire en présentant au monde un schéma de la Révolution, ses fondements et ses principes. Mais que connaissent les Algériens, notamment les générations post-indépendance de ces événements sachant que l'écriture et l'enseignement de l'histoire connaissent de nombreuses entraves et difficultés. En fait, peu d'intérêt est accordé à l'histoire considérée par les historiens et les sociologues comme «le vaccin des peuples contre les erreurs». Il y a donc aujourd'hui nécessité de transmettre la vérité historique sur la révolution nationale aux générations futures. Cette responsabilité incombe aujourd'hui à l'école, donc au système éducatif. Lequel devra tabler sur la formation des enseignants de cette matière. C'est là une partie de la réforme engagée dans le système éducatif à prendre effectivement en charge. Aussi, pour transmettre le message aux élèves, il ne suffit pas de leur présenter des textes écrits sans harmonie. L'écriture et l'enseignement de l'histoire restent donc aujourd'hui les points noirs à effacer en apportant les correctifs qu'il faut. Le travail s'annonce de longue haleine. Du temps sera encore perdu au détriment des générations actuelles qui n'ont pas eu la chance de connaître l'histoire «réelle» de la guerre de libération nationale ni d'apprendre ses valeurs. S. I.