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On n'a dansé qu'un seul été
45E ANNIVERSAIRE DE L'INDEPENDANCE
Publié dans L'Expression le 05 - 07 - 2007

Les mutations subies par le pays ont produit une génération qui excelle dans l'art de l'autodestruction.
5 juillet 1962-5 Juillet 2007. Quarante-cinq ans d'indépendance d'un pays, l'Algérie, qui a subi le colonialisme français durant 132 ans. Plusieurs générations ont vécu sous le joug de l'envahisseur sans pouvoir goûter à la liberté. Opposant résistance et révolte. Jusqu'à l'avènement d'une poignée de militants à l'esprit bien ancré, d'une maturité politique et d'un sens inné du sacrifice. C'est la génération de Novembre 54. Symbolisée par le groupe des 22 qui a mis au point la stratégie du déclenchement de la lutte armée. Parmi eux, le défunt président Boudiaf. Assassiné dans l'Algérie indépendante. Les artisans de la Révolution n'ont pas tous eu les égards dus à leur rang. C'est le revers de la médaille. Leur grand mérite est d'avoir su dépasser les clivages et les contradictions du mouvement nationaliste au temps opportun.
Et surtout d'avoir évité l'impasse et les issues incertaines. La voie de l'indépendance a été tracée par la voix des armes. Le peuple n'avait qu'à suivre. Parce que la révolution algérienne est d'abord une oeuvre d'un ensemble. Le peuple. Les erreurs des révoltes passées rectifiées, le cap a été mis sur l'indépendance. Quel qu'en soit le prix à payer. Il fallait unifier les rangs et se dresser face à l'ennemi sur tout le territoire national. C'était la clé de la réussite. Il fallait aussi des sacrifices. Offrir sa vie et ses plaisirs, parfois à la fleur de l'âge, pour réaliser cet idéal de liberté. Les moudjahidine, les fidaïyine et les moussebline n'ont pas reculé. Ils ont tenu tête à une armée puissante imbibée de l'idéologie colonialiste et convaincue de sa force et de sa supériorité.
C'est comme l'histoire de David et Goliath. Les Algériens ont donné au monde contemporain une leçon sur le vrai sens du sacrifice et de la bravoure. Ils ont enfanté une révolution extraordinaire qui étonne encore ce monde en butte à des contradictions. Cette révolution sera un repère et une référence pour tous les peuples opprimés. Elle servira de locomotive pour la marche vers la liberté de tout le continent africain. Et tous les peuples en quête d'émancipation. La date du 5 Juillet est une étape importante de l'histoire du monde. Mais que reste-t-il de cette date, au sein de note société, quarante cinq-ans après? L'Algérie de 2007 est-elle celle pour laquelle plus d'un million et demi de personnes se sont sacrifiées? La jeunesse actuelle a-t-elle gardé les valeurs et l'idéal portés par des générations tout au long de la longue histoire de la région?
Cette jeunesse qui se défonce dans la drogue, qui préfère partir pour mourir en haute mer ou buter sur les récifs de la Méditerranée, qui fait du jeu à l'arme blanche son passe-temps préféré et qui fait du non-civisme une valeur et une manière de vivre, est-elle consciente qu'elle est la descendante de valeureux hommes d'honneur et de femmes dignes?
Ces dirigeants politiques et responsables à tous les niveaux, élus ou désignés, qui vivent en marge de la société et dont la majorité a fait de la corruption un sport national et un critère de gestion des affaires du pays, se rappellent-ils, de temps à autre, les souffrances endurées par les anciens guides de la Révolution, ces commandants, ces djounoud et ces colonels vaillants, tombés au champ d'honneur pour permettre aux autres de vivre libres?
Entendre les jeunes scander dans un stade de football le prix humiliant de la pomme de terre qui culmine au-dessus des 70DA pour se faire entendre auprès du président de la République est une insulte à tout ce qui a été fait par les artisans de l'Algérie libre et indépendante. Voir des jeunes Algériens enrôlés dans des mouvement armés douteux essaimer dans nos maquis sacrés et préférer vivre dans les casemates, enfouies sous terre, et tuer d'autres Algériens que de prendre part à la construction du pays, est un grand point d'interrogation qu'il faut poser à ceux qui ont les commandes du pays. La classe politique qui a dirigé le pays a échoué. Pouvait-il en être autrement lorsque l'on sait que le non sens politique a prévalu déjà aux temps forts de la Révolution? L'assassinat de l'architecte de cette révolution, Abane Ramdane, par ses compagnons d'armes, est un acte qui a coûté cher à l'Algérie.
La disparition sur le champ d'honneur d'un grand nombre de cadres du FLN-ALN s'est fait durement ressentir au lendemain de l'indépendance. La mise à l'écart et l'élimination d'autres, une fois la liberté retrouvée, a fait autant de mal. Que d'erreurs et de crimes injustifiables! Quarante ans après, le ministre demande aux usurpateurs de la mémoire collective, aux faux moudjahidine de rembourser les sommes d'argent perçues. C'est aussi simple que cela? On reconnaît de fait et de manière officielle, sans coup férir, ce que certains honnêtes citoyens ont payé cher en dénonçant à temps. En Algérie de 2007, nous avons beaucoup de faux dans ce qui est officiel et frappé du sceau de la République. Certains en ont profité pour se faire des fortunes. Créant ainsi des classes sociales séparées par un fossé de misère incommensurable. Il n'y a que des riches et des pauvres. Il y a les misérables et les milliardaires, fruit de la mutation économique du pays du socialisme spécifique au libéralisme sauvage.
Une cassure sociale qui remet en cause les principes de la Révolution du 1er Novembre et les espoirs portés par la journée du 5 Juillet et l'indépendance. Le 5 juillet 1962 aura été un faux départ pour une Algérie qui a mis fin à une véritable histoire du colonialisme français. L'Algérie portera les stigmates de cet aveuglement jusqu'à nos jours. En un mot, les Algériens ne sont pas heureux dans leur pays de soleil et de mer bleue. Quel gâchis! Comment en est-on arrivés là, quarante ans après? Alors que d'autres peuples moins nantis en richesses et en potentialités humaines s'affairent à préparer leur avenir en construisant des économies solides et en explorant la science. Peut-on stopper cette marche effrénée vers l'abîme? Cette quête exaltée pour le suicide d'une nation? L'Algérie en 2007, il faut bien le dire, est à la croisée des chemins. Ou bien elle se réconcilie avec ses valeurs qui lui ont permis de vaincre et de rester debout, ou bien elle compromet davantage son avenir pour terminer sa chute au fond de l'histoire des hommes. Les mutations subies par le pays ont produit une génération qui excelle dans l'art de l'autodestruction. En Algérie de 2007, on risque sa vie tous les jours. Un immense et profond stress tient en tenaille les citoyens.
Ces derniers sont d'autant plus hantés par des phénomènes nouveaux aussi cruels que le terrorisme, ses faux barrages et ses bombes qui explosent un peu partout, que par la malvie quotidienne. Un profond marasme. L'Algérien n'est pas bien dans sa peau. Ces algériens et leurs enfants sont les cibles de kidnapping, de racket, d'agressions dans la rue et d'un déni de justice. C'est une image effrayante de l'Algérie mais elle n'est point le fruit de l'imagination. Une réalité. Faut-il alors s'étonner de voir la file s'étirer davantage devant le grand portail de l'ambassade du Canada?
Partir au bout du monde est devenu une obsession chez nos compatriotes. L'espoir né à la fin des années 80 a vite tourné au cauchemar. L'ouverture démocratique aura été une arnaque qui a débouché sur une guerre civile chiffrée à quelque deux cent mille morts. Tous des Algériens. Il fallait panser les blessures et repartir sur la voie de la réconciliation. Seule issue de secours. Quarante-cinq ans après, on tente d´apprendre aux Algériens les rudiments d'une cohabitation pacifique entre frères. La confusion a atteint un stade critique.
Le nationalisme, la patrie, la fraternité et parfois même l'algérianité ont laissé place à de nouveaux concepts de la vie «moderne». Le capitalisme commence à produire ses effets. Les plus négatifs.
Comme cette image qui fait très, très mal de voir un bout de femme s'échiner à trier les poubelles de nos marchés pour se procurer de quoi manger. De quoi nourrir ses enfants et sa famille. La faute à qui? Ce n'est sûrement pas celle du peuple. Conclusion: en 45 ans, nous n'aurions dansé qu'un seul été. Celui du 5 Juillet 1962.


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