L'Algérie est le seul pays à avoir été colonisé aussi longtemps et à avoir subi une tentative de génocide surtout culturel. Le ministère des Moudjahidine appuiera toutes les initiatives s'inscrivant dans le cadre de l'écriture de l'Histoire de la glorieuse Révolution à travers la collecte des témoignages des moudjahidine par les historiens, écrivains et chercheurs, et ce, à travers la prise en charge des frais de publication et de distribution, a annoncé mardi à Oran le ministre des Moudjahidine, M.Mohamed Chérif Abbas. L'Algérie est le seul pays à avoir été colonisé aussi longtemps et à avoir subi une tentative de génocide surtout culturel. Il n'y a pas, à notre sens, une révolution qui a fait l'objet de multiples études, elle a véritablement ébranlé la conscience du monde. Pendant des dizaines d'années, la flamme de la Révolution fut entretenue. Puis, plus rien. Que reste-t-il de l'engouement mondial pour la Révolution algérienne? Que sont devenues les dizaines de thèses soutenues de par le monde sur la Révolution du 1er Novembre? Pourquoi cette chape de plomb sur l'écriture de l'histoire? Depuis longtemps, histoire et politique sont étroitement liées, car la réflexion sur l'histoire à la Renaissance s'est surtout portée sur la pensée de l'histoire. C'est-à-dire sur les principes cartésiens des historiens. Par opposition, la réflexion sur l'écriture de l'histoire s'est reportée sur l'étude des curiosités, sur celle du volume de la production de textes historiques, et sur l'utilisation polémique de l'histoire. Ce projet de recherche s'inscrit dans cette perspective: il s'agira d'aborder l'écriture de l'histoire du point de vue de son instrumentalisation politique. Intervenant lors d'une rencontre avec les représentants des médias, suite à la clôture d'une Conférence nationale sur les dirigeants de la Wilaya V historique, organisée par l'Association nationale des grands invalides de la guerre de Libération, en son siège à Oran, M.Chérif Abbas a précisé que «la poursuite de l'écriture de l'Histoire de l'Algérie, notamment révolutionnaire, est une exigence pressante qui s'impose à l'heure actuelle plus que jamais pour imprégner les générations post-indépendance de la pensée et des constantes nationales». Appelant à déployer davantage d'efforts pour «l'aboutissement de la marche triomphale du peuple algérien, dont la première étape fut amorcée lors du déclenchement de la Révolution de Novembre», le ministre a mis l'accent sur l'importance de «préserver la mémoire de cette marche (historique) et la transmettre aux générations à travers les livres et les moyens matériels pour en faire un instrument aux mains des générations futures soucieuses de préserver le serment de l'indépendance». De nos jours, avec le fantastique bond de la communication prise au sens le plus large, le mouvement s'emballe, les documents abondent, venant des sources les plus diverses, les plus contradictoires mêmes. Les historiens du futur risquent d'y perdre la raison, d'emprunter de bonne foi, de fausses pistes. Les réformistes le savent bien qui tentent aujourd'hui d'exploiter au regard de cette immense potentialité offerte par le foisonnement des idées, des signes, des images. Ils utilisent le moindre silence, la moindre lacune, le plus petit non-dit, mais aussi l'absence de signe, l'oubli quelle que soit son origine, mais aussi nos remords, les vides et les silences de notre conscience. Dans ce sillage, il a rappelé que le Centre de documentation, des études et des recherches relevant de son département est parvenu à constituer 40 cellules de recherches sur la Révolution et ses figures, des cellules qui, a-t-il dit, utilisent des méthodes de recherche scientifique modernes, et ce, en coordination avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. M.Chérif Abbas a fait observer que son ministère dispose de documents d'archives constitués de 1700 documents visuels contenant des faits et des témoignages vivants de personnalités historiques et qui ont été mis à la disposition des chercheurs. Dans la même optique, le ministère des Moudjahidine envisage le lancement d'activités scientifiques à travers les différentes régions du pays, lors desquelles des moudjahidine et responsables des zones historiques lors de la glorieuse Révolution, enrichiront les connaissances des Algériens par des témoignages vivants et des informations importantes sur l'épopée de l'Algérie révolutionnaire, a-t-il encore indiqué. D'autre part, le ministre a précisé que l'opération de la remise des archives de la guerre d'Algérie par les autorités françaises suit son cours, en ajoutant que d'autres documents d'archives seront réceptionnés incessamment, selon les termes de l'accord signé récemment entre les deux parties.