C'est fait, l'Institut algérien de la gouvernance d'entreprise (Iage) a été installé. Il l'a été hier au cours d'une réunion tenue à l'hôtel Sofitel, organisée par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care). Une rencontre à laquelle ont participé des chefs d'entreprise, des experts, des consultants, des représentants d'institution… L'Iage se veut un espace de concertation ouvert, représentatif et destiné à développer les bonnes pratiques en matière de gouvernance d'entreprise dont fait mention le Code algérien de gouvernance d'entreprise, élaboré en 2008. L' Iage se fait, en fait, le promoteur des bonnes pratiques de la gouvernance. Y réussira-t-il, cependant ? Parviendra-t-il à faire disparaitre ce clivage, ou ce qui y ressemble, entre entreprise privée et entreprise publique ? La question a été soulevée dans les débats hier. M. Benkhelfa de l'association des établissements bancaires a estimé qu'il y a «nécessité» d'associer le secteur public à cette initiative. L'entreprise publique «n'en est pas exclue», ont répondu les animateurs du Care. Seghir Babès, président du Conseil national économique et social (Cnes), présent à cette réunion a salué ce projet mis en route, souhaitant qu'il s'inscrive dans une vision de gouvernance globale (institution politique, économique…). M. Babes a rappelé, à ce titre, que la gouvernance, le pays en a fait une priorité fondamentale, mettant en exergue l'effort que l'Algérie fournit pour faire avancer la bonne gouvernance par le bais du système d'évaluation par les pairs, un mécanisme adopté par l'Union africaine et auquel adhèrent trente-trois pays du continent. Un pays qui «épouse» une telle dynamique ne peut qu'encourager une initiative prise à l'échelle des entreprises, a-t-il relevé. L'idée d'un code algérien de gouvernance d'entreprise a germé, au cours de ces dernières années. Le premier séminaire international sur la gouvernance d'entreprise a été organisé à Alger au mois de juillet 2007. Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et l'Apab (Association des producteurs algériens de boissons) se sont aussitôt engagés à traduire cette idée en projet et à assurer sa concrétisation. Une task force nationale représentative a été mise en place en vue d'élaborer et de préparer la publication du premier Code algérien de gouvernance d'entreprise durant l'année 2008, d'où son nom de Goal 2008 (Gouvernance Algérie 2008). Ce projet a été fortement soutenu par le gouvernement algérien à travers l'ex-ministère de la PME et de l'Artisanat. Lors d'une manifestation tenue le 11 mars 2009, les initiateurs de ce projet ont présenté le premier Code algérien de gouvernance d'entreprise. Y. S.