De nombreux pays émergents dans le monde ont adopté le thème de bonne gouvernance de l'entreprise qui est indispensable pour le succès du développement à long terme des économies de croissance. En Algérie, le code de gouvernance des entreprises a été adopté en 2007. Ainsi, dans le cadre de la promotion et la sensibilisation des entreprises pour l'adhésion à ce code, un projet portant la création prochaine d'un Institut national de gouvernance d'entreprises est prévu. C'est du moins ce qu'a annoncé hier, Mme Meriem Bellil, secrétaire générale de l'association des producteurs algériens de boissons APAB, lors d'une conférence sur " le code algérien de gouvernance d'entreprise " organisée à Alger, par la Chambre algéro-allemande du Commerce et d'Industrie (AHK). Selon Mme Bellil, cet institut, qui devrait être créé avant la fin de l'année en cours, aura pour mission d'actualiser le code existant, de réaliser des formations techniques au profit des adhérents, entreprises publiques ou privées, à travers des ateliers, séminaires de sensibilisation, de réaliser d'autres codes spécifiques liés au secteur financier, et au management, etc., l'organisation de rencontres de sensibilisation et d'actions de formation sur la gouvernance d'entreprise d'une manière générale. Le développement de relations internationales avec des organismes similaires en vue d'échanges d'expériences, et de la participation aux forums et aux réseaux internationaux en rapport avec la gouvernance d'entreprise. Elle a, dans ce cadre, fait savoir qu'une campagne de sensibilisation sur le code de gouvernance d'entreprise sera lancée dès la semaine prochaine à travers 4 wilayas. Outre, une enquête sera éventuellement lancée en partenariat avec un organisme américain, sur un échantillon de quelque 300 entreprises dans l'objectif de savoir où en est l'application de ce code sur le terrain. Il faut dire qu'en Algérie, l'idée de la réalisation d'un Code algérien de gouvernance d'entreprise est née au second semestre 2007, dans le sillage du premier séminaire international sur la gouvernance d'entreprise qui s'est tenu à Alger. Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) et le Forum des chefs d'entreprise (FCE) se sont aussitôt engagés à traduire l'idée en projet et à assurer sa concrétisation. L'objectif principal du code de gouvernance d'entreprise, faut-il le préciser, est en général de rendre transparentes les règles en vigueur visant la gestion et le contrôle de l'entreprise, et en particulier, instaurer la confiance des investisseurs nationaux et étrangers. En effet, les principes fondamentaux sur lesquels repose la démarche de gouvernance d'entreprise sont, principalement, l'équité, la transparence et la responsabilité. Il convient de signaler que le Code proposé s'adresse de manière très particulière à la grande masse des PME privées. Celles-ci sont en quête de pérennité et ambitionnent de s'imposer comme base d'une économie de marché moderne et performante, moteur du développement national, et levier de la transition vers des sources de création de richesses hors hydrocarbures. Les PME algériennes sont confrontées dans leur grande majorité à des difficultés plus ou moins sévères. Leur engagement dans une démarche de bonne gouvernance peut les aider à les aplanir. Sept problèmes spécifiques majeurs sont dans la ligne de mire d'une telle démarche, notamment, comment améliorer la relation banque-entreprise, attirer des investisseurs externes au noyau initial souvent familial, établir une relation de confiance avec l'administration fiscale, clarifier les relations entre actionnaires, et les relations entre actionnaires et managers non actionnaires, clarifier les responsabilités au sein de l'équipe exécutive, et aussi régler les problèmes de succession. De son côté, M. Ali Harbi, consultant et coauteur du Code, a mis l'accent sur l'importance de son application, car, selon lui, même s'il existe un tas de réglementations dans le code du commerce , il est constaté toujours des insuffisances. "La gouvernance d'entreprise est un système par le biais duquel les entreprises sont dirigées et contrôlées, il faut savoir qu'il y a un besoin de renouvellement au niveau des administrations, les contrats de management en Algérie sont très mal faits", a-t-il indiqué. A noter que le Code ne revêt aucun caractère règlementaire ou obligatoire. Il permet simplement aux entreprises qui souhaitent, en toute autonomie et en toute souveraineté, adhérer à tout ou en partie à son contenu, de s'acquitter de certaines obligations légales et règlementaires dans les meilleures conditions d'efficience.