L'économie fondée sur la connaissance a fait l'objet d'une conférence-débat organisée, hier, à l'hôtel Sofitel, par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE). Cette rencontre a été marquée par l'intervention de M. Nadji Safir, sociologue consultant auprès de diverses organisations internationales, entre autres l'Unesco, le BIT, le Conseil de l'Europe, et auteur de plusieurs ouvrages sur le développement économique. Lors de cette rencontre, les chefs d'entreprise présents ont noté que l'entreprise algérienne manque de personnel qualifié. Ils justifient le manque d'investissement dans la formation continue du personnel par le taux élevé de la TVA. Ils estiment, également, que l'entreprise algérienne reste coincée dans une vision local du marché, ce qui l'empêche d'être compétitive au niveau régional et mondial. En effet, suite a une question sur le faible taux d'investissement des entreprises algériennes dans la recherche et l'éducation, le P-DG du groupe Rouiba, M. Othmani, a souligné que "les entreprises n'investissent pas dans la recherche, à cause de leur marge bénéficiaire qui n'est pas importante". Quant à M. Nadji Safir, il a indiqué qu'"investir dans la recherche, la formation du personnel et dans le développement de l'économie de la connaissance a un coût que les entreprises algériennes ne sont pas prêtes à supporter". En outre, M. Nadji Safir a indiqué que les systèmes d'éducation et de formation, sont devenu en quelques années, l'objet de toutes les attentions dans le monde. C'est donc dans ce nouveau contexte qui caractérise l'économie mondiale que doit nécessairement se positionner l'économie algérienne, qui doit développer une réflexion sur l'évolution du système d'éducation et de formation. Le consultant international estime que "l'Algérie ne pourra être à la hauteur des défis posés que si elle se caractérise par un souci majeur, celui d'une nécessaire vision global centrée sur la cohérence de la démarche afin d'éviter tout décalage entre les finalités du projet de développement et celles du système éducatif". Par ailleurs, la crise de créativité du monde arabe a été évoquée. Dans toutes les études disponibles sur les perspectives d'évolution à moyen et long termes de l'économie mondiale, le monde arabe n'apparaît jamais comme pouvant constituer un des pôles du monde de demain. Malgré ses ressources en hydrocarbures et en finances, le monde arabe est perçu comme un acteur économique insignifiant et n'arrive toujours pas à trouver le bon filon pour son développement. Interrogé à la fin de cette rencontre sur l'apport de l'entreprise algérienne dans le développement de l'économie du savoir, les chefs d'entreprise présents se sont satisfaits de critiquer la situation actuelle et le secteur de l'éducation, sans proposer d'alternatives qui puissent lancer et appliquer ce concept au sein même de l'entreprise.