Photo : Riad Par Youcef Salami Plus de deux cents députés inscrits à l'agenda des débats autour de la déclaration de politique générale, présentée jeudi 21 octobre par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Leur nombre étant ainsi important, l'Assemblée a prévu des séances en nocturne. La première «salve» de questions posées jeudi dernier a concerné beaucoup plus le développement local que la déclaration de politique générale, un document à caractère national. Certains parlementaires ont mis en avant le fait que des projets, notamment dans la région du Sud, annoncés en 2006, ne sont pas encore mis en chantier sans que le gouvernement demande des comptes aux chargés de ces projets. D'autres, moins nombreux, ont soulevé des questionnements jugés pertinents sur le contenu de la déclaration de politique générale. Un élément fondamental revenait dans les débats de ce jeudi, la corruption et les moyens pour y mettre un terme ou, du moins, en atténuer l'ampleur. Dans le carré des députés indépendants, un parlementaire a estimé «nécessaire», voire «primordial» de mettre en place une politique «cohérente» en matière de lutte contre ce fléau, en s'appuyant sur des outils «adéquats», un point de vue, une proposition qui ne s'éloigne pas en fait de l'intervention de Ouahid Fadel, du RCD. Ce dernier a souligné qu'il faut «sévir» contre ceux qui «assèchent, spolient» les caisses de l'Etat. Les secteurs de l'agriculture et de l'énergie ont été largement abordés à la faveur des débats. Tour à tour, des députés ont exprimé la «nécessité» de développer davantage le secteur de l'agriculture, de le mettre dans une nouvelle dynamique, d'autant plus que l'Etat a mis les moyens, une stratégie qui serait à même de donner du sang neuf à l'économie hors hydrocarbures et de «réduire» la facture alimentaire, un chapitre sur lequel le Premier ministre a grossi le trait lors de son intervention de présentation, jeudi dernier. L'Algérie ne peut plus continuer à évoluer dans le statut de pays monoexportateur, vivant d'une économie tirée par les hydrocarbures, un secteur fluctuant, vu «l'instabilité» que connaît le marché international du pétrole et l'émergence d'un nouveau type de gaz «non conventionnel», font remarquer des députés. Outre l'agriculture, des parlementaires ont proposé de promouvoir les énergies renouvelables, notamment le solaire, une source d'énergie qui permettra de «dégager de la richesse» en complément au pétrole et de «créer de nouveaux postes d'emploi». Cela relève du possible, car la conjoncture actuelle «s'y prête». Et si elle en arrive à faire émerger un secteur compétitif, l'Algérie pourrait «exporter de l'électricité» produite à partir du soleil vers des pays du Nord qui sont très demandeurs dans ce domaine. Pourra-t-elle le faire dans la pratique ? La question reste posée. Le ministre de l'Energie et des Mines l'a évoquée, hier, déclarant en marge de la présentation de la déclaration de politique générale que notre pays a besoin, pour développer le renouvelable, de «la technologie, d'équipements moins chers et d'un marché à l'exportation». Autre point, la majorité des députés se sont déclarés «satisfaits» de la politique du gouvernement. Louisa Hanoune a estimé que, de manière générale, le parti qu'elle dirige y trouve «beaucoup de points positifs», notamment dans son volet économique et commercial. Des députés, dont une grosse partie de l'Alliance présidentielle, se sont réjouis de la loi de finances complémentaire 2009 et de celle de 2010, deux lois successives aux objectifs clairs : «protéger» l'économie nationale en mettant en avant la «préférence nationale» dans l'acquisition des marchés publics et la régulation des importations, et le «recadrage» des investissements étrangers. Le 49/51 a été ainsi appuyé par les représentants du peuple. De même qu'ils ont salué l'important budget affecté par l'Etat au programme quinquennal 2010-2014 (plus de 21 000 milliards de DA).D'autres secteurs comme les travaux publics, les infrastructures de base, l'éducation, la santé, entre autres, ont été aussi évoqués dans les débats de jeudi dernier.