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Mohamed Belabiod, un des derniers «médecins» pour instruments de musique
Métier en voie de disparition à Constantine
Publié dans La Tribune le 27 - 10 - 2010

Les visiteurs de l'exposition organisée dans le hall du théâtre de Constantine, en marge du 4ème Festival international du malouf, peuvent admirer des instruments de musique, mais aussi des outils ayant servi à leur fabrication.Mohamed Belabiod, «animateur» de ce stand quelque peu atypique puisqu'on peut y trouver des luths, des tars, des mandoles et autres instruments en pièces détachées, invite le visiteur à connaître ces objets «de l'intérieur» et à se faire une idée du processus de leur fabrication. Ce bonhomme à la silhouette frêle, la cinquantaine alerte, est l'un des derniers réparateurs d'instruments de musique encore en activité à Constantine. Comme d'habitude, lorsqu'il est sollicité, il répond toujours présent pour défendre la cause des instruments de musique et de l'artisanat traditionnel de manière générale. Présentant une gamme qui va de la simple derbouka en terre cuite à des modèles de violon «Stradivarius» et autres banjos américains, Mohamed Belabiod ne se contente pas de présenter, avec une passion communicative, les pièces qu'il expose. Il explique avec moult détails leur «rôle» dans un orchestre, les nuances de leurs sonorités, leur provenance, leurs matériaux de base et une foule d'autres détails que le profane est loin de soupçonner. Cela dit, il ne s'arrête pas à cette simple
présentation, surtout lorsqu'il sent le visiteur intéressé et attentif.
Un précieux savoir-faire en voie d'extinction
Alors, malgré une visible timidité qui le fait parler à voix basse, presque sur le ton du chuchotement et de la confidence, il bifurque sur le sujet qui lui tient à cœur et qui «l'habite» : l'art. Car, dit-il, c'en est bien un que de réparer et de fabriquer artisanalement des instruments de musique. Il s'agit d'un précieux savoir-faire qui avait ses maîtres à Constantine, mais qui est aujourd'hui en voie d'extinction. Lui qui s'accroche à ce métier, malgré la disparition quasi totale de tout moyen de travail, connaît sa valeur et le porte comme un sacerdoce, nourrissant l'espoir de trouver un jour une oreille attentive chez les décideurs pour l'aider à sauvegarder ce précieux patrimoine dont la préservation demande des moyens conséquents qui ne peuvent être acquis ou réhabilités, soutient-il, qu'avec l'appui de l'Etat et une politique judicieuse en ce sens. Le réparateur d'instruments de musique est un véritable médecin de ces objets qui ont une âme et que les artistes «vrais» savent faire parler, estime Belabiod, précisant que, pour réparer ce genre d'objets à la «sensibilité presque humaine», il faut savoir, au préalable, diagnostiquer leur mal et surtout être connaisseur en musique et avoir l'oreille bien exercée pour tester les réglages, régler la subtilité des résonances et s'assurer que les attributs et les fonctions de l'instrument lui ont été bien restitués après l'opération de réparation et de restauration.
Un apprentissage au long cours
Un métier qui est loin d'être une sinécure, qui ne peut s'apprendre en deux temps trois mouvements mais qui requiert une patience à toute épreuve et un apprentissage au long cours que seuls les passionnés peuvent endurer, surtout en ce moment en Algérie où les matériaux comme les outils nécessaires se font rares, très rares même, note Belabiod, avec une pointe d'amertume. Certes, relèvera-t-il, le bois de cèdre ou de noyer très utilisé dans la fabrication des façades de nombreux instruments, notamment le luth et ses dérivés, sont disponibles en grandes quantités dans le pays mais le travail de ces bois pour en faire des matériaux nobles et utilisables dans ce genre d'artisanat d'art a disparu en même temps que les ébénistes qui possédaient ce savoir-faire. Aujourd'hui, seuls quelques irréductibles qui portent, comme lui, le métier «dans la peau», continuent bon an mal an à l'exercer. Lui s'escrime depuis plus de trente ans à se «débrouiller» les moyens pour perpétuer un tant soit peu cet héritage familial qui coule dans ses veines comme son sang, à telle enseigne qu'il n'a pas pu y renoncer malgré de nombreux moments de découragement et d'envie d'agiter le drapeau blanc et de tout laisser choir.
Générosité et humilité
Il arrive avec peine à se faire à l'idée que ce métier, qui jadis était porté en haute estime, soit enterré dans l'indifférence des siens, en même temps que la mémoire des maîtres qui l'ont transmis, comme son propre père qui le lui a enseigné après l'avoir lui-même appris auprès de son grand-père qui lui-même le tient d'un long compagnonnage avec cheikh Benamous Khodja. Une chaîne de transmission constituée de noms de maîtres artisans connus et jouissant de la plus haute estime des anciens de Constantine. Mohamed Belabiod continue vaillamment de résister, même s'il se dit très handicapé par l'exiguïté de son local, un petit réduit dans la vieille ville de Souika, où il se coupe en quatre pour travailler comme réparateur d'instruments et comme tailleur spécialisé dans la fabrication de literies traditionnelles pour arrondir ses fins de mois. Générosité et humilité semblent constituer les deux principales vertus de cet artiste. Généreux, il rêve de pouvoir enseigner et transmettre à son tour un précieux savoir-faire porté à bout de bras des décennies durant. Humble, il fait part de son souhait d'étudier et d'approfondir ses connaissances en la matière car, dit-il, un instrument de musique, c'est un peu comme l'océan : on a beau le sonder depuis des dizaines et des dizaines d'années, on est
loin d'avoir percé tous ses secrets.
APS


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