Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Ouargla Karima Mokrani Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en visite hier à Ouargla pour l'annonce officielle de l'année universitaire 2010/ 2011, a rappelé son engagement, de l'année dernière à Sétif, d'œuvrer pour la création d'un climat social et professionnel favorable pour les enseignants et chercheurs universitaires, de façon à leur permettre de remplir leur mission dans les meilleures conditions qui soient. «J'ai donné instruction au gouvernement de concrétiser sur le terrain la nouvelle orientation. Je vous informe que des mesures ont été prises pour réunir les conditions nécessaires au développement de l'enseignement supérieur et l'amélioration du rendement de la formation universitaire», a déclaré le chef de l'Etat, dans un discours de quelque 30 mn, prononcé à l'université Kasdi Merbah. Plus précis, Abdelaziz Bouteflika, réaffirme son engagement pour l'adoption de régimes indemnitaires «plus attractifs et motivants» au profit des enseignants universitaires. Ce qui impliquera des augmentations de salaires conséquentes au profit de ces enseignants, sans toutefois donner aucun détail sur le montant ni la date de leur application. Une chose est sûre, ces augmentations vont avoir lieu et de manière à satisfaire les concernés même s'il reste toujours quelques voix qui exprimeront des réserves, voire carrément du rejet. Selon certains enseignants, la révision du régime indemnitaire ne suffit pas, à elle seule, à résoudre le problème. Pour eux, il faut aussi intervenir sur le statut particulier de l'enseignant universitaire. «Le salaire peut passer du simple au double mais seulement avec les primes. Le salaire de base ne bouge pas. Et cela ne nous sert pas une fois partis à la retraite», explique un enseignant. Un proche du dossier indique que le gouvernement aurait décidé d'enlever de la Fonction publique le secteur de l'enseignement supérieur et le mettre à part de façon à pouvoir agir sur le point indiciaire sans susciter le courroux des autres corps. «Je suis persuadé que ces mesures attractives sont inédites et constituent une coupure avec une vision qui régnait dans un passé récent. C'est un saut qualitatif qui va réhabiliter les enseignants et les chercheurs et leur redonner la place sociale qu'ils méritent.» «C'est aussi notre manière de consacrer le principe de reconnaissance des compétences scientifiques», a affirmé encore Abdelaziz Bouteflika, exprimant son soutien total pour les enseignants et les chercheurs universitaires, présents en grand nombre à la cérémonie d'ouverture de l'année universitaire. Pour le chef de l'Etat, le passage à une véritable économie du savoir ne pourra se faire sans véritables compétences scientifiques et ressources humaines qualifiées. «Je fais confiance à nos compétences scientifiques et je m'engage à mettre à leur disposition tous les moyens dont elles ont besoin pour relever le défi de la construction d'une véritable économie du savoir», a-t-il dit avec insistance. Satisfaite, l'assistance l'a applaudi à plusieurs reprises. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, lui aussi, l'a remercié vivement au nom de toute la famille universitaire, lui promettant de travailler avec plus de sérieux et d'engagement pour atteindre le même objectif. «Votre décision, monsieur le Président, restera dans l'histoire. Nous vous remercions pour votre engagement personnel à développer l'enseignement supérieur en Algérie», a-t-il dit. Par ailleurs, a annoncé, hier, le premier magistrat du pays, 600 000 nouvelles places pédagogiques et 450 000 lits seront réceptionnés dans le cadre du programme quinquennal 2010/2014. Pour sa part, le premier responsable du secteur de l'Enseignement supérieur a indiqué que l'université algérienne accueille, cette année, 1 230 000 étudiants dont plus de 240 000 nouveaux bacheliers, ainsi que 41 000 enseignants universitaires. De nouvelles infrastructures universitaires sont en cours de réalisation pour l'accueil d'un nombre plus élevé d'étudiants et d'enseignants. De même que de nouveaux laboratoires pour la recherche et l'innovation.Après l'ouverture de l'année universitaire, le président Bouteflika a procédé à l'inauguration de plusieurs structures et établissements relevant de différents secteurs. Des établissements qui seront d'un grand appui pour la wilaya de Ouargla qui, malheureusement, semble patauger dans une grande léthargie. «C'est une ville morte» entend-on dire par certains visiteurs. Ainsi, le chef de l'Etat a inauguré, hier, 6 000 places pédagogiques à l'université de Ouargla, posé la première pierre d'une station de déminéralisation, inauguré une clinique d'ophtalmologie algéro-cubaine, une cour de justice, un centre anticancer, une station d'épuration, de traitement et de protection de la vallée de Ouargla contre le phénomène de la remontée des eaux à Saïd Otba et enfin un centre satellitaire relevant de l'armée.