"L'état civil en Algérie" a été le thème d'une conférence donnée dans le cadre des activités de l'équipe de recherche du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) sur "les prénoms en Algérie : signification et usage". Saddek Benkadda, actuel président d'APC d'Oran et chercheur affilié au CRASC, a retracé l'évolution de l'état civil en Algérie, particulièrement à Oran, sous un angle historique et anthropo-sociologique. C'est à partir de 1892 que fut institutionnalisé l'état civil à Oran. En cette année, le gouverneur général d'Oran avait nommé un commissaire à l'état civil pour procéder au recensement de toutes les familles oranaises et les invitant à choisir un patronyme, a expliqué le conférencier. Il a rappelé, dans cet ordre d'idées, que les autorités coloniales françaises avaient obligé auparavant les cadis à inscrire sur des registres tous les mouvements démographiques (naissances, décès, mariages, divorces). Il a également expliqué que "l'état civil ne se limite pas aux registres existants dans les mairies mais à tous les documents qui retracent l'histoire démographique d'un territoire". Pour lui, il existe une série de sources archivistiques pour aborder la question de l'état civil. Des documents sont disponibles aussi bien aux archives nationales, de wilaya, de communes que ceux concernant les archives portuaires, celles des hôpitaux, des services de la DAS, des services fiscaux, des listes électorales, ... etc. "Toutes ces sources représentent des mines inestimables pour les chercheurs désireux connaître les composantes des familles oranaises, les lignages et entreprendre des travaux sur l'histoire démographique de la région d'Oran", a-t-il dit. Une opération de numérisation de l'Etat civil de la commune d'Oran est entreprise actuellement pour répondre à la demande des différents documents exprimée par es administrés et accélérer les délais de leur établissement.