La Caisse de garantie des marchés publics (CGMP) a délivré, durant les neuf premiers mois de l'année, 1.687 garanties au profit d'entreprises publiques et privées activant dans les secteurs du Bâtiment, des travaux publics, de l'hydraulique et des équipements, a-t-on appris jeudi auprès d'une responsable de cette Caisse. Selon Nafila Bourenane, chargée de la communication au sein de la CGMP, le secteur du BTPH représente 80% des projets financés par la caisse, qui a délivré 38.688 cautions depuis sa création en 1998 et qui compte actuellement près de 1.500 clients actifs (publics et privés). Les crédits par signature, regroupant cinq types de cautions en plus des avals, continuent à représenter l'essentiel des activités de la CGMP, avec une part de 78% des crédits octroyés, a-t-elle précisé à l'APS. Les avances de trésoreries, composées des mobilisations de créances et des avances sur situations, ne représentent, quant à elles, que 13% des crédits du fait de leur entrée en vigueur relativement récente (2007). Ces avances aux clients de la caisse enregistrent néanmoins une croissance annuelle estimée à 47%, selon la même responsable. Parmi les grands projets cautionnés par la CGMP figurent notamment les barrages de Koudiat Acerdoune (Bouira) et de Jessir (Jijel), le métro d'Alger, la centrale électrique d'El-Golea (Ghardaia), l'aéroport de Annaba, ou les stations de dessalement d'eau de mer. Avec le début d'exécution cette année du programme quinquennal des investissements publics (2010-2014), et l'entrée en vigueur jeudi du nouveau code des marchés publics, ''le rôle d'une telle caisse devient de plus en plus important'', estiment des experts. ''L'ampleur des montants de ces investissements entraîne des besoins importants de trésorerie pour les entreprises concernées, qu'il s'agisse de l'installation de chantiers, de l'acquisition des approvisionnements, de la fabrication des composants, matières, outillages et matériels nécessaires au commencement, à la poursuite et à l'achèvement des travaux de réalisation'', relève la CGMP Le Directeur général de la CGMP, M. Aomar Ait Larbi a affirmé, dans une déclaration à l'APS "l'engagement (de la caisse) à être plus efficace pour répondre à la demande croissante des clients et de s'adapter à leurs besoins". Interrogé sur la part des PME dans les cautions et crédits alloués par la caisse, M. Ait Larbi dira qu'elle reste faible en raison de certaines défaillances dans les demandes de crédits généralement présentées par ces entreprises. "Ils ont (les chefs des PME) du matériel qui n'est pas compris dans le patrimoine de leurs entreprises. Lorsque l'un d'entre eux vient chez nous pour solliciter un crédit pour un projet nécessitant dix camions alors que son patrimoine fait état de deux camions seulement, nous, en tant que caisse, ne pouvons rien faire", a-t-il expliqué. Il a, dans le même contexte, déploré "l'insuffisance des capacités managériale au sein des PME, ce qui les empêche aussi de présenter de bons dossiers de crédits". La réglementation exige, pour l'octroi des garanties de la Caisse, que les capacités matérielles, humaines et financières de l'entreprise correspondent aux engagements pris avec les maîtres d'ouvrages. La CGMP, un Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic) dépendant du ministère des Finances, réalise son plan de charge aux moyens de ressources appropriées générées par ses propres activités et de celles qu'elle mobilise auprès du Trésor Public. En 2008, ce dernier l'avait dotée de 4 milliards de DA. Appelée à faciliter la réalisation financière des marchés publics, la Caisse octroie à des conditions avantageuses, des cautions ou garanties, prévues par le code des marchés publics. Elle est aussi chargée du paiement des situations et factures, au titre de la mobilisation des créances, constatées des entreprises titulaires des marchés. Elle peut enfin alimenter les préfinancements destinés à améliorer la trésorerie de ces entreprises avant que les maîtres d'ouvrages (service contractant) ne leur reconnaisse des droits à paiement.