à l'ouverture du 2ème congrès national de l'Association des internistes libéraux algériens (AILA), vendredi à Alger, Moussa Arrada, le doyen de la faculté de médecine d'Alger, a souligné que «le nombre des postes de résidanat est arrêté par la tutelle et décidé par les autorités en fonction des besoins du pays». Une manière de répondre à ceux qui se plaignent du fait que ces postes de résidanat ne profitent qu'à un nombre limité d'étudiants en médecine, alors que les demandes augmentent d'année en année. Selon ce spécialiste en médecine interne, responsable de la faculté de médecine d'Alger depuis plusieurs années, «il est inconcevable d'envisager une formation médiocre dans le domaine de la médecine». Aussi, «un poste en résidanat se mérite». Citant longuement le concours de cette année, le Pr Arada rappellera que «le jury et non le doyen a décidé que la moyenne de 12,5/20 qui était de rigueur lors des précédents exercices, soit ramenée à 10/20». Cela ne veut pas dire toutefois que les portes du résidanat sont désormais ouvertes à tous. L'accès est déterminé par cette moyenne fixée par le jury. Toute moyenne inférieure est rejetée même s'il y a des places encore disponibles : «Le choix se fait jusqu'à épuisement des postes certes, mais je dois préciser qu'il se fait au prorata de la moyenne définie par le jury. Il n'est jamais question de négocier une moyenne pour prétendre à une spécialité». Evoquant à nouveau la qualité, le Pr Arrada soutiendra que «la qualité des soins et, par conséquent, la qualité de la formation a un coût». Aussi, «la non-qualité (de la formation et des soins) coûte encore plus cher quand on n'est pas sûr de son diagnostic». Venant du premier responsable de la faculté de médecine, ces déclarations donneraient à réfléchir aux étudiants et aux futurs médecins. Tous penseraient à s'investir sérieusement dans leurs études et dans leur travail. C'est aussi un signe positif pour les citoyens qui aspirent à des qualités de soins meilleures. Malheureusement, sur le terrain, la situation va souvent à l'encontre de ces déclarations positives, optimistes. Les sortants des facultés de médecine aujourd'hui sont très différents de ceux d'il y a quelques années. Ils ont le diplôme, le papier, mais très peu de connaissances et de compétences. Beaucoup ne maîtrisent ni la langue (généralement le français) ni la manière de traiter et de soigner un malade. Problème de communication et problème de diagnostic d'une infection ou autre anomalie dans le corps. En fait, le problème de la formation en médecine -comme c'est le cas d'ailleurs pour d'autres filières et autres spécialités- ne réside pas seulement dans la qualité et le nombre limité de places disponibles mais dans le système d'enseignement de façon générale. Il réside surtout dans le climat offert aussi bien à l'étudiant qu'à l'enseignant pour suivre les études en médecine dans de bonnes conditions. Il y a aussi ce manque de possibilités de profiter de stages de formation de haut niveau, aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Même avec l'évolution rapide des technologies de l'information et de la communication (télémédecine…), il reste beaucoup à faire pour améliorer la qualité de la formation en Algérie. K. M.