De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Après avoir prêché la très laborieuse paix dans le monde auprès des lycéens d'Oran, au cours d'une conférence au Centre culturel français mardi dernier, le diplomate et l'un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948, Stéphane Hessel, a plaidé la cause palestinienne à la faculté de droit de l'université Belkaïd. Devant des étudiants convaincus par la justesse du discours et le bien-fondé des arguments, le membre du tribunal Russel sur les crimes de guerre en Palestine a appelé à agir contre l'impunité d'Israël et les crimes inacceptables dont il s'est rendu coupable sur la population de Ghaza. «Barak Obama et l'Union européenne doivent apposer une forte pression pour que les choses changent et faire barrage à une négation historique lourde de conséquences dont souffre le peuple palestinien meurtri depuis plus de soixante ans», a-t-il notamment asséné en évoquant la visite qu'il avait effectuée à la bande de Ghaza au lendemain des massacres : «Ayant vu les camps des réfugiés avec des milliers d'enfants, la façon dont ils sont bombardés m'apparaît comme un véritable crime contre l'humanité», a-t-il insisté, appelant les puissances à agir contre l'Etat criminel. Très impliqué dans la lutte pour les droits de l'Homme, lui qui a connu la déportation par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, Stephane Hessel s'est insurgé contre l'interdiction faite au peuple palestinien de créer son propre Etat et réitèrera la nécessité de «sanctionner les compagnies internationales qui contribuent à l'essor des colonies israéliennes». Le tribunal Russel doit siéger du 20 au 22 novembre prochains à Londres, avec la participation de personnalités mondiales importantes, pour mettre en place une série de mesures incitatives et informatives : «Cette action doit impérativement être relayée par les médias afin de véhiculer l'influence morale du tribunal au monde, plus particulièrement à la diaspora juive qui s'arc-boute sur les crimes impunis d'Israël», insiste encore Hessel.Pour rappel, en janvier 2009, Stéphane Hessel avait déclaré que crime de guerre et crime contre l'humanité sont les mots qui conviennent le mieux à l'offensive israélienne dans la bande de Gaza : «Mais il faut prononcer ce mot avec précaution, surtout lorsqu'on est à Genève, le lieu où siège un haut commissaire pour les droits de l'Homme, qui peut avoir là-dessus une opinion importante.»