La lutte contre la corruption en Algérie découle d'une volonté politique "explicite", traduite dans le programme du Président de la République, a souligné le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, lors de son allocution à la 4ème Conférence de l'Association Internationale des Autorités anti-corruption (AACA) qui s'est tenue à Macao. "La lutte contre la corruption dans mon pays, ne consiste pas simplement en la répression d'un crime, mais découle d'une volonté politique explicite traduite dans le programme du Président de la République, à travers son engagement à renforcer les fondements d'un Etat de droit et à créer un climat approprié pour un développement global et durable", a affirmé le ministre devant les participants à la Conférence de l'AACA qui s'est tenue du 2 au 5 du mois courant. C'est dans ce sens que M. Belaïz a expliqué que "la priorité a été accordée à la mise en place de textes législatifs et réglementaires qui définissent le cadre général de la politique de lutte contre la corruption", citant à ce sujet la promulgation de la Loi 2006 qui couvre tous les aspects contenus dans la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption. "Il a été procédé à l'adaptation de la législation et des règles de procédures afin de lutter contre toutes les formes de crime organisé, y compris la corruption, à la création de +pôles pénaux spécialisés+ et à la mise en place de nouvelles méthodes d'investigations", a-t-il ajouté. Il a souligné, à ce sujet, qu'un intérêt "particulier" a été accordé à la formation des magistrats, des personnels chargés de l'application des lois et des auxiliaires de justice au niveau des écoles et instituts nationaux ainsi qu'aux programmes de coopération bilatérale et multilatérale. Le ministre a cité, dans le même ordre d'idées, la révision des textes relatifs aux fonctionnaires publics en améliorant notamment, a-t-il dit, leurs conditions socio économiques et à la mise en place des règles de déontologie concernant certaines fonctions et professions. Il a évoqué, aussi, la révision du Code de commerce, du Code des marchés publics et du Code des douanes ainsi que le renforcement du dispositif relatif à la prévention contre le blanchiment d'argent. M. Belaïz qui a rappelé que l'Algérie a participé à l'élaboration de la Convention des Nations Unies contre la corruption et fut parmi les premiers Etats signataires de cet instrument, a affirmé qu"'elle a toujours pris part activement aux différentes rencontres de la Conférence des Etats parties et assuré le suivi des décisions qui en ont résulté". Au niveau africain, a poursuivi le ministre, l'Algérie qui est l'un des initiateurs du NEPAD, "fut parmi les premiers à se soumettre à une évaluation par les Pairs qui s'est caractérisée par un véritable audit quant aux différents aspects liés à la bonne gouvernance, y compris l'intégrité des institutions politiques et économiques". Il a également souligné que "le gouvernement algérien s'est attelé à renforcer le cadre de la coopération judiciaire et policière bilatérale par la conclusion de plus de 70 accords, en matière d'entraide pénale et d'extradition". M. Belaïz a estimé, par ailleurs, qu'après 4 ans de sa création, cette Association "constitue un élément essentiel pour tout effort international tendant à lutter contre la corruption".