Réuni vendredi dernier, le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le projet de réforme des quotes-parts et de la gouvernance du Fonds. Dans le prolongement des réformes engagées en 2008, des changements dans les contributions des 187 Etats membres du FMI au capital et dans la répartition des pouvoirs au sein du conseil d'administration s'annoncent pour 2012. Les pays membres sont appelés à achever ce processus d'ici l'assemblée annuelle du FMI de 2012 qui coïncide avec la fin prévue du mandat de M. Strauss-Kahn, en octobre de cette année-là. «L'ensemble de mesures que nous avons approuvées est équilibré. Les négociations n'ont pas été faciles, mais nos pays membres ont montré qu'ils avaient la volonté de trouver un compromis et étaient prêts à faire preuve de flexibilité nécessaire en vue d'atteindre un accord pour le bien de tous», a déclaré le directeur général du FMI, M. Dominique Strauss-Kahn, à l'issue de cette réunion. Et ce, après avoir précisé : «Cet accord historique constitue la réforme la plus fondamentale de la gouvernance du FMI depuis sa création il y a soixante-cinq ans, et du plus grand transfert d'influence jamais opéré en faveur des pays émergents et des pays en développement en reconnaissance de leur rôle croissant dans l'économie mondiale». Deux jours auparavant, lors de la conférence de presse animée à Alger, DSK avait relevé la nécessité de ce changement en soulignant l'ouverture du Fonds aux pays émergents. «Le FMI est exagérément représenté par les pays riches», avait-il noté. En effet, le FMI a vécu avec une large sur-représentation des pays européens, héritée du monde de l'après-guerre en 1945. Dans le cadre de ces réformes, le conseil d'administration propose d'achever la 14ème révision générale des quotes-parts en les doublant pour les porter à environ 476,8 milliards de droits de tirages spéciaux (environ 755,7 milliards de dollars au taux de change actuel), et de procéder à une redistribution majeure des quotes-parts relatives entre les pays membres. Il en résultera un transfert de plus de 6% des quotes-parts au profit des pays émergents et des pays en développement dynamiques et de plus de 6% des pays surreprésentés vers les pays sous-représentés, tout en protégeant les quotes-parts relatives des pays membres les plus pauvres et le nombre de voix qui leur est attribué. L'application de ces mesures dépend de la suite que réserveront les Etats membres du FMI auxdites propositions. Car, après avoir été approuvées par le Conseil des gouverneurs, ces propositions devront être acceptées par les pays membres, ce qui, dans bon nombre de cas, implique l'approbation de leurs parlements respectifs. «Le doublement des quotes-parts permet au FMI de rester une institution fondée sur les quotes-parts et l'assure de pouvoir répondre aux besoins de ses pays membres en période de crise. Une allocation plus juste des quotes-parts relatives, qui reflète mieux l'importance économique de nos pays membres, ainsi qu'un conseil d'administration plus représentatif, rendront plus crédibles et plus efficaces les efforts que le FMI déploie pour stabiliser la situation financière», a souligné M. Strauss-Kahn. . Cette réforme constitue, faut-il le noter, une réponse aux demandes d'ouverture de la part des pays membres, notamment l'Algérie dont les représentants aux assemblées annuelles du Fonds remettent à chaque fois cette demande sur le tapis au nom du groupe des pays qu'elle représente au Comité monétaire et financier international (CMFI) du FMI. S. I.