Photo :S. Zoheïr Par Wafia Sifouane Caractérisé par un afflux impressionnant du public, le dernier jour du Salon international du livre d'Alger a également connu des remises exceptionnelles chez l'ensemble des éditeurs. En fait, samedi dernier, quelques heures avant la fermeture du Sila, les visiteurs se bousculaient sous le chapiteau en quête de bonnes affaires de dernière minute. Dès l'entrée, l'ambiance de souk se fait sentir avec des familles qui vont dans tous les sens. Impossible d'accéder au pavillon où nichent la quasi-totalité des éditeurs de livres pour enfants et livres religieux. Une fois la voie libérée, le public découvre des affiches annonçant des remises allant jusqu'à 50%, mais qui ne concernent malheureusement que des livres destinés au grand marché (livres de cuisine, livres pour enfants, parascolaires et autres). Le succès de ces réductions est fracassant ; tout se vend, même les CD audio sont cédés avec un bonus (10 CD achetés, 2 offerts) rapporte une affiche. Les enfants se ruent vers leurs éditeurs préférés et mettent la pression à leurs parents, les prix se situant entre 50 et 200 DA au niveau de certains stands. Un jeune homme gérant le stand d'un éditeur libanais propose avec le sourire aux visiteurs : «Prenez la totalité de ces livres, et je vous fais un prix.» Une technique commerciale qui n'a rien à voir avec l'esprit du Sila. Malheureusement, les mêmes slogans reviennent en boucle, on se croirait presque dans un marché de légumes. Par ailleurs, au moment où les éditions Hachette et Acte Sud ont plié bagage et fermé leurs stands, chez les éditions Gallimard, il y a une toute autre ambiance. Les visiteurs prennent d'assaut les livres (la majorité sont la réédition des classiques de la littérature), d'autres livres sont rangés sur les étals sans aucune étiquette indiquant leur prix. Seule une affiche accrochée annonce : «Une remise vous attend à la caisse.» Concernant les livres religieux, c'est presque la rupture des stocks. Les clients ont les bras chargés de livres et se ruent vers l'entrée là où certainement un véhicule les attend. En outre, le dernier jour du Sila a plus ressemblé, par bien des aspects, à une braderie où les gens accaparent le maximum de livres sans accorder de l'importance à la littérature, première vocation du salon. Même l'interdiction de la vente en gros n'a pas apporté grand-chose vu que les commerçants se sont montrés inventifs.